Le Conseil national des droits de l'Homme, dont l'avant-projet validé mardi en Conseil des ministres, remplacera désormais la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme (Cncppdh). Son président, Me Farouk Ksentini, affirme que l'institution qu'il préside sera dissoute pour laisser place au Conseil national des droits de l'Homme. Il pense que plusieurs de ses membres vont être reconduits dans ce nouvel organe. «C'est normal que la CNCPPDH soit dissoute. Je pense tout de même que la majorité de ses membres vont être intégrés au Conseil.» Quant à son avenir après la dissolution de la commission, Me Ksentini affirme ne pas savoir qu'elle sera la suite. «Seul le Président décidera de ma reconduction ou pas.» En tout cas, il approuve pleinement l'institution du nouveau Conseil des droits de l'Homme qui sera composé de 410 membres et estime qu'il s'agit d'un «important pas en avant» en matière des droits de l'homme. Contacté, Me Ksentini n'a pas caché sa satisfaction quant à l'approbation de l'avant-projet de loi fixant la composition et les modalités de désignation des membres du Conseil national des droits de l'Homme. «J'approuve la constitutionnalisation du Conseil national. Ceci permettra à l'Algérie d'être en conformité avec les lois de la Commission onusienne des droits de l'Homme», a-t-il déclaré. La Commission des droits de l'Homme en Algérie a été rétrogradée dans le classement de la Commission onusienne en 2010. «Ce nouveau conseil permettra à Alger d'améliorer sa contribution en matière de droits de l'homme au niveau national et onusien», a souligné Me Ksentini. Cet avant-projet de loi, qui fixe notamment les règles relatives à son organisation et à son fonctionnement, devra, selon Ksentini, être «vraiment indépendant». «Sinon à quoi servira-t-il ?», s'est-il interrogé. Le président de la Cncppdh a souligné que «le pays progresse à pas de géant en matière de droits de l'homme par, entre autres, la consécration d'un Etat de droit». Voulu indépendant, ce conseil national «disposera de l'autonomie administrative et financière», explique-t-on. Il élaborera lui-même ses propres règles de fonctionnement. Le nouveau texte résulte de la révision constitutionnelle du 7 février. «Cet organe sera composé de représentants désignés par le président de la République, des représentants des deux chambres du Parlement, des représentants d'associations chargées des droits de l'homme, (…) ainsi que des représentants des syndicats dont ceux des avocats et des journalistes», a-t-on précisé. Le rôle de cet organe est d'assurer une mission de surveillance, d'alerte précoce et d'évaluation en matière de respect des droits de l'homme. «De cette manière, on pourra saisir les deux chambres parlementaires en matière de droit de l'homme», a souligné Ksentini.