Le centre-ville de Constantine a été complètement paralysé, hier. La ville des Ponts a été prise d'assaut par les protestataires pour le relogement dès 09h00. Cette réaction de la part des habitants du centre-ville, notamment, la vieille ville de Souika et la Casbah est venue suite à l'entame de relogement opéré ce jeudi au profit d'une cité bidonville à El Maleh à El Menia. Le dispositif sécuritaire n'a pas dissuadé les habitants face à leurs revendications. Des négociations ont eu lieu avec les responsables de la sûreté, en vain. La population a demandé à ce que le chef de daïra s'explique sur la situation. Suite à un relogement prochain dans respectivement l'UV18 et l'UV20, les habitants des différents quartiers du centre-ville se voyaient déjà délaissés. Certains s'interrogent si «la priorité a toujours été aux bidonvilles ?» «Quand viendra notre tour ?» D'autres ont expliqué : «Nous avons payé, en 2013, 30 000 DA en contrepartie des arrêtés délivrés par l'OPGI.» «Les conditions de vie au centre-ville sont aussi précaires que d'autres lieux : vétusté des bâtisses, pièces étroites pour les familles, étroitesse des ruelles, circulation impossible avec l'absence totale d'aires de stationnement...», a expliqué un quadragénaire. «Nous y vivons depuis des générations. Nous avons été oubliés depuis des lustres», a-t-il ajouté. Comme d'autres sur le lieu devant la grande poste, les habitants regrettent d'en arriver là : «Nous ne voulions pas user de ces méthodes pour réclamer nos droits, notre citadinité nous en empêche», s'exclame un protestataire. En effet, l'opération qui a débuté ce jeudi au profit des 250 familles à El Mania devra se poursuivre, selon les promesses du wali, présent sur les lieux de l'opération, avec l'octroi prochainement de 1250 logements sociaux locatifs qui sera suivi d'autres opérations jusqu'en 2017. Les habitants n'ont pas quitté les lieux et attendent le chef de daïra qui doit venir à leur rencontre vers 18h00. Ce même chef de daïra, nouvellement installé, est accusé de ne pas avoir le contrôle des opérations de relogement, notamment, après le limogeage récent de son secrétaire général. Pourtant, ce dernier est bien au fait du dossier du relogement.