Le premier ministre du nouveau gouvernement libyen, Fayez el Sarraj, a exclu une ingérence militaire internationale pour lutter contre Daech qui menace la Libye et les pays de la région. «C'est vrai que nous avons besoin d'aide de la communauté internationale dans notre guerre contre le terrorisme et il est vrai que nous en avons déjà reçue. Mais nous ne parlons pas d'ingérence internationale», indique-t-il dans une entrevue publiée hier par Le Journal du Dimanche. L'intervention de troupes au sol est «contraire à nos principes. C'est pourquoi nous souhaitons l'éviter», explique M. Sarraj dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale et a reçu le soutien des anciennes autorités qui contrôlaient la capitale Tripoli et de milices armées dans l'ouest du pays. «Nous avons besoin en revanche d'images satellites, de renseignements, d'aides techniques... Pas de bombardements», ajoute-t-il. Le nouvel exécutif libyen, le GNA, est basé à Tripoli depuis deux mois et peine actuellement à instaurer son autorité sur un pays miné par le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Pour reconstruire le pays, «notre démarche repose sur l'économie, la sécurité et l'Accord national, qui prévoit l'unité et la réconciliation du pays», affirme-t-il au journal français. Pour le Premier ministre, «la guerre contre le terrorisme sera longue. Et la communauté internationale le sait», avertit-il. Les forces du nouveau gouvernement libyen ont annoncé samedi avoir repris à Daech une importante base aérienne près de Syrte, le fief des extrémistes se trouvant à 450 kilomètres à l'est de Tripoli. La communauté internationale a décidé, il y a quelques jours, en Autriche, de lever l'embargo instauré en 2011 sur les armes pour la Libye. En 2011, une ingérence militaire menée par l'Otan et Sarkozy a profité aux extrémistes de Daech qui ont instauré des camps dans ce pays. Les armes parachutées ont atterri à Daech. Le président américain Obama a, il y a quelques semaines, exprimé son regret quant à l'ingérence militaire en Libye et dénoncé l'ex-président français et l'actuel Premier ministre britannique, David Cameron, pour le rôle joué dans le démantèlement de l'Etat de ce pays qui fait désormais face à Daech.