Les importants efforts déployés par le ministère du Commerce pour assurer une stabilité des prix des produits de consommation à la veille du mois de Ramadhan s'avèrent sans grands résultats. La hausse des prix des différents produits dont les fruits et les légumes n'est qu'une conséquence de «la frénésie des achats des denrées alimentaires et du stockage massif des produits de consommation», a expliqué hier le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane. «Les Algériens sont devenus boulimiques», a-t-il soutenu, appelant les consommateurs à changer de comportement et d'éviter le stockage des denrées alimentaires, en abondance sur le marché. Pour les produits agricoles de saison, disponibles en quantités suffisantes, les prix baisseront dans quelques jours, a-t-il prévu. Le ministère du Commerce et ses démembrements, en concertation avec le ministère de l'Agriculture, se sont mobilisés pour assurer une stabilité des prix durant le mois de Ramadhan. Des opérations de lutte contre la spéculation ont été également menées par les 10 000 agents de contrôle et de la répression des fraudes. Cet important déploiement sur le terrain vise à déjouer les tentatives de rétention à des fins spéculatives. Même les espaces de stockage de la pomme de terre dans le cadre du système de régulation (Syrpalac) sont contrôlés pour s'assurer du déstockage de ce produit agricole. Concernant les viandes, une quantité supplémentaire de 5000 tonnes a été importée et sera écoulée durant le mois sacré, en appoint à la production nationale des viandes rouges. Quant aux viandes blanches, 10 000 tonnes supplémentaires seront disponibles sur le marché. Soucieux du pouvoir d'achat d'une partie de la population, 70 marchés de proximité sont ouverts par la centrale syndicale, proposant différents produits de consommation à des prix raisonnables. Déficit de 1500 marchés Cependant, la régulation du marché ne sera assurée qu'à travers la grande distribution, à travers notamment la création de supermarchés, au nombre de 244 actuellement. Le ministère du Commerce encourage, en effet, la création de ces espaces commerciaux et a instruit les walis pour faciliter aux opérateurs l'accès au foncier en vue de réaliser des supermarchés et hypermarchés. Ces derniers sont au nombre de 9 à travers le pays, a indiqué Aït Abderrahmane. Selon ce responsable, les anciennes galeries seront exploitées en concession par des opérateurs privés. Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes, Abderrahmane Ben Hazil, pense, pour sa part, que la grande distribution permettra, à l'avenir, d'avoir une traçabilité des produits, réguler le marché et inciter les consommateurs à exiger la qualité des produits. Le développement de ces espaces ne menace pas de fermeture les petits commerces, a-t-il rassuré, car ils sont créés dans les grandes agglomérations et soumis à plusieurs conditions. Par contre, «nous accusons actuellement un déficit de 1500 marchés de proximité», a-t-il déploré. Un programme de réalisation de 1000 marchés est en cours de réalisation, avec un taux d'avancement de 70%. Quant au marché informel, 1007 espaces ont été éradiqués et moins de 400 autres existent à travers le pays.