Dans cette sombre histoire d'émission d'un chèque sans provision, il est question d'une entourloupette de la seconde épouse de l'inculpé, Rachida... détenue pour une affaire similaire. Dans cette tempête, nous avions noté l'absence de concertation entre les deux jeunes avocates qui avaient plaidé chacune dans un hémisphère ! Victime de sa seconde épouse, un sexagénaire était «out» à cause de la détention préventive pour émission de chèque sans provision, fait prévu et puni par l'article 374 du code pénal. «Cette dame se faisait accompagner par les titulaires du chèque, prenait de la marchandise et s'évaporait dans la nature, laissant le propriétaire dudit chèque dans la gadoue», a dit l'avocate de l'inculpé, sommé par Rachida Achour qui l'a eu par de diaboliques stratagèmes. Boudemagh, la juge, elle, reste ligotée par l'inculpation. Donc, c'est par disons politesse qu'elle a laissé l'avocate plaider l'amnésie, la maladie chronique, le handicap mental constaté lors de l'interrogatoire. Il ne pouvait pas placer un seul mot compréhensible. Même le mandat d'arrêt conforté par une peine de prison ferme de deux ans par défaut a beaucoup joué sur le mental de l'inculpé qui a nié avoir rempli et signé ce chèque de trente millions de centimes. Maître Nadjette Benmedam, la première avocate de l'inculpé, avait sans le vouloir agacé son aînée de consœur, maître Meriem Oussaïd, venue de Blida légèrement en retard, et donc, de concertation autour du dossier, point. Agacée, maître Oussaïd n'avait pas souhaité que sa jeune consœur n'aille au-delà de certains détails autour des relations de l'inculpé et sa seconde épouse, actuellement en détention, car condamnée pour abus de confiance dans une affaire similaire avec un autre inculpé d'émission de chèque sans provision. Et maître Benmedah, qui a été éblouissante en intervenant en premier, avait flétri la manière de faire de Rachida Achour qui utilise les naïfs à sa guise, sachant pertinemment qu'un chèque rempli et signé se devait d'être honoré. A défaut, et en cas d'insuffisances de provision, le juge du siège ne va pas se faire des cheveux blancs et chercher midi à quatorze heures pour ce qui est stipulé dans l'article 374 du code pénal ; l'émission de chèque sans provision assimilée par la force de la loi à... l'escroquerie. Et en l'espèce, Benkhetou, la procureur de l'audience, avait, avant de requérir dix-huit mois de prison et une amende égale au montant du chèque, mis en avant le fait que «quiconque, de mauvaise foi, émet un chèque sans provision préalable et disponible ou avec une provision inférieure au montant du chèque - faisant allusion à l'alinéa 1 de l'article 374 - est puni d'un emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende», a sifflé Djamila Benkhetou qui mûrit d'une audience à une autre. L'essentiel est que Boudemagh, la présidente, a bien suivi les interventions mais était troublée à la limite du raisonnable devant l'attitude de l'inculpé qui paraissait être frappé d'amnésie. Il regagnera la geôle du tribunal puis de la prison où il devra patienter pour prendre connaissance du verdict.