Disposant de 5 grands barrages hydrauliques, de deux stations de dessalement d'eau de mer et de plus d'une centaine de forages à grand débit, la wilaya de Tlemcen était jusque-là épargnée par les problèmes d'approvisionnement en eau potable. Elle enregistrait même un surplus de production et alimentait les wilayas de Sidi Bel Abbès et d'Oran. La panne technique survenue cette semaine au niveau de la station de dessalement de Souk Tleta, d'une capacité de 200 000 m3/jour, a causé de très fortes perturbations en AEP dans les communes situées le long de la bande frontalière et celles du nord-ouest, notamment Nédroma, Ghazaouet, Souani et Marsat Ben-Mehidi, soit une population de plus de 200 000habitants alimentés à partir de cette méga-station qui, depuis sa mise en service en avril 2011, ne tournait qu'à 50% de ses capacités réelles. Au cours du mois de mai passé, il n'a été produit, selon les responsables de l'hydraulique de la wilaya de Tlemcen, que 37 000 mètres cubes/jour contre une moyenne de 140 000 m3/jour durant les mois des années 2014 et 2015, ce qui a provoqué un déficit flagrant en AEP et pour pallier cette situation inattendue, les autorités locales ont mis en place un programme d'urgence pour combler les déficits en attendant la remise en service de la station de dessalement, en panne technique pour les uns et en révision d'entretien pour d'autres. Ainsi, il sera mis à contribution plus de 20 000 mètres cubes/jour à partir des forages de la commune de Zouia, dont les capacités peuvent être augmentées jusqu'à 40 000 m3/j, de 20 000 m3/j à partir du barrage de Béni-Bahdel et plus de 40 000 m3/j à partir de la station de traitement des eaux du barrage de Hammam-Boughrara. Cette mesure d'urgence va permettre la compensation du déficit en eau potable et une enveloppe de 40 milliards de cts a été mobilisée par les autorités locales et destinée à la rénovation des pompes et des équipements techniques afin d'alimenter les communes et localités de tout le couloir ouest.