Les travaux de maintenance des équipements hydromécaniques de la station de dessalement d'eau de mer de Souk Tleta (daïra de Bab El Assa) ont entraîné de fortes perturbations de l'alimentation en eau potable aux communes de Ghazaouet-Nedroma (90.000 habitants), Souani et Marsat Ben M'hidi-Msirda (35.000 habitants), ainsi que certaines zones éparses du couloir ouest. Cette situation inattendue a mis les autorités locales dans l'embarras, comme l'a expliqué à notre journal le directeur des ressources en eau potable de Tlemcen, Meksi Abdelkader. «L'usine de dessalement d'eau de mer de Souk Tleta, depuis sa mise en service en avril 2011 jusqu'à ce jour, n'a jamais produit le volume d'eau prévu contractuellement, soit 200.000 m3/jour. L'examen des niveaux de production moyenne annuelle fait ressortir une nette tendance à la baisse comme suit : une production de 142.522 m3/jour en avril-décembre 2011, 137.026 m3/jour en 2012, 141.296 m3/jour en 2013, 153.824 m3/jour en 2014. La nouvelle situation des niveaux de production est de 64.751 m3/jour en janvier 2016, et 36.100 m3/jour en mai 2016. Plus particulièrement à partir du mois de mars 2016, les services de la direction des ressources en eau constatant la diminution du niveau de la production de la station de dessalement d'eau de mer à 50.000 m3/jour, ont mis à contribution les ressources en eau des champs de Zouia à raison de 20 000 m3/jour. En raison des limites des équipements de pompage mis en place à Chebikia, on ne pouvait exploiter plus de 20.000 m3/jour à partir des champs de Zouia dont la capacité de production est de 40.000 m3/jour. Ainsi, au lieu d'une alimentation quotidienne des principales agglomérations, la distribution de l'eau a subi une nette dégradation ». Afin d'atténuer les conséquences engendrées par l'importante baisse du niveau de production de la station de dessalement d'eau de mer de Souk Tléta, le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, a sollicité le concours du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, pour pallier cette situation. Une délégation composée du directeur général de l'ADE, le directeur de l'alimentation en eau potable (MREE), le directeur de la mobilisation des ressources en eau (MREE) et le président de la SGP ERTHYD, a été dépêchée sur place par le ministère pour s'enquérir des mesures de première urgence. La délégation a eu à constater la faisabilité de la solution de substitution par les ressources locales, à savoir l'apport nouveau de 40.000 m3/jour, pour compenser le déficit engendré par le dysfonctionnement de l'usine de dessalement. Selon M. Meksi, il a été jugé opportun de solliciter le Fonds national de l'eau à l'effet de mettre en place en urgence une démarche avec le concours de l'opérateur public SPA-Sogerhwit, en concertation avec les principaux acteurs du secteur telles que les unités de distribution et de production de l'ADE, le bureau CTH et la DRE. Des priorités ont ainsi été dégagées pour l'apport de 20.000 m3/jour à partir du barrage de Béni-Bahdel en procédant à la rénovation des tronçons d'adduction d'eau de l'axe Bouhlou-Chebikia sur une longueur de 5.000 m, l'augmentation de la capacité de pompage de la station Chebikia de 20.000 m3/jour à 40.000 m3/jour et le rééquipement de la station de pompage, l'augmentation des capacités de traitement de la station de Hammam Boughrara de 35.000 m3/jour à 45.000 m3/jour, la fourniture d'un logiciel de gestion automatique de la station de traitement de Maghnia, la fourniture de 6 GEP de secours pour les forages de Zouia et la fourniture de pompes de secours pour le champ captant de Zouia pour les eaux agressives et chaudes (60°C), la mise en place d'un dispositif permettant une flexibilité d'affectation de la ressource de Zouia et Béni-Bahdel pour Maghnia et le dédoublement d'un tronçon de 2.000 m. M. Meksi a en outre précisé que suite à l'intervention du wali un montant de plus de 40 milliards de centimes sera incessamment dégagé. C'est le groupe Sogerhwit relevant de la SGP-ERGTHYD qui a été chargé d'entamer en urgence les travaux pour parer aux perturbations et répondre aux besoins des agglomérations du couloir ouest et des centres urbains frontaliers.