Jamais depuis Morceli et El Guerroudj un athlète ne s'est montré aussi dominateur dans une course de demi-fond. Il y avait Kiprop et les autres. Et dans ces autres, il y avait un certain Taoufik Makhloufi, champion olympique en titre de son état. Voilà comment on peut résumer le mile de jeudi soir, au meeting Bislett d'Oslo, où la victoire d'Asbel Kiprop a été incontestable et incontestée. Le Kenyan, en forme depuis le début de la saison, a si nettement dominé cette course qu'on peut se dire qu'il y a eu deux épreuves dans ce mile, la sienne et celle des autres concurrents confinés à se battre pour les places d'honneur. Comme à Eugene, il y a quelques jours de cela, Kiprop n'a laissé que des miettes à ses adversaires tant il a survolé ce mile. D'entrée de jeu, il s'est mis dans la foulée des deux lièvres qu'étaient ses compatriotes James Magut et Andrew Rotich et plus la course a avancé et plus l'écart entre lui et ses poursuivants s'est creusé. Jamais depuis Morceli et El Guerroudj un athlète ne s'est montré aussi dominateur dans une course de demi-fond. A travers cette démonstration, il n'y a pas lieu de trop chercher le grand favori à la médaille d'or du 1500m des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Il se nomme Asbel Kiprop lequel, à moins d'un accident de parcours avant les JO est bien promis à monter sur la plus haute marche du podium de cette épreuve. Il faisait froid jeudi soir à Oslo. Des conditions atmosphériques qui ont handicapé tous les athlètes qui ont pris part à ce meeting, y compris le Kenyan. Inutile, donc, de vouloir trouver des excuses au champion algérien. Il est tout simplement moins fort cette saison que Kiprop comme il l'avait été la saison dernière. Jeudi soir, Makhloufi nous a paru un peu plus véloce qu'il ne l'avait été lors du mile d'Eugene. Il est constamment resté dans le groupe qui chassait derrière Kiprop. Dans le dernier virage, il a tenté une accélération qui lui a permis de propulser en deuxième position mais il n'a rien pu faire sur le démarrage de l'autre Kenyan, Elijah Manangoi, vice champion du monde du 1500m en 2015 et qui l'avait déjà battu à Eugene. Makhloufi a pu conserver sa troisième place, dans le temps de 3 :52.24 et résister au retour du Néo-Zélandais Nicholas Willis qui a bien failli le battre sur le fil (3 :52.26). Devant Kiprop a remporté l'épreuve dans le temps très moyen de 3 :51.48 sachant que le record du monde, propriété du Marocain Hicham El Guerroudj et qui date de 1999, est de 3 :43.13. Quant à Manangoi il a réalisé 3 :52.04. Au niveau algérien, Noureddine Morceli peut dormir tranquille, son record d'Algérie, qui date de 1993 et qui est de 3 :44.39 n'est pas près d'être battu. Au passage on remarquera que Makhloufi n'a toujours pas réalisé les minima du 1500 m des Jeux olympiques de Rio selon la règlementation de la Fédération algérienne d'athlétisme. Et il ne le fera pas la 14 juin prochain au meeting de Nancy où il est engagé pour courir le 800 m ni aux championnats d'Afrique de Durban où il est aussi engagé dans le 800m. Encore qu'il n'est pas sur qu'il aille à Durban puisque des rumeurs parlent d'un éventuel forfait de sa part pour ces Championnats d'Afrique.