Les rebelles nigérians, auteurs de plusieurs attaques d'installations pétrolières depuis le début de l'année, ont revendiqué hier un nouveau sabotage, visant un oléoduc d'une filiale de l'Italien Eni dans le sud du Nigeria. A 3h du matin (2h GMT) vendredi les Vengeurs du Delta (NDA) ont fait sauter le tronçon Obi Obi Brass appartenant à Agip Eni. II s'agit de la plus importante canalisation pétrolière d'Agip dans l'Etat de Bayelsa, ajoute le message du groupe. La société pétrolière italienne n'a pas immédiatement commenté cette attaque, mais un haut responsable des forces de l'ordre nigérianes dans cet Etat, Desmond Agu, a déclaré qu'une épaisse fumée et des flammes avaient été observés sur le site. Nous avons eu l'information autour de 4h du matin et nous avons déployé une équipe sur place, a-t-il déclaré. Des chefs traditionnels se sont réunis vendredi dans le sud Ijaw de l'Etat de Bayelsa afin de discuter de cette nouvelle attaque, a précisé M. Agu. Les NDA, qui réclament l'indépendance des régions du delta, d'où provient la quasi-totalité de l'or noir nigérian, multiplient les attaques sans toutefois s'en prendre aux personnes jusqu'à présent. L'armée nigériane a déployé des navires et des avions dans la région du delta du Niger où les NDA s'en sont pris ces derniers mois aux installations des filiales nigérianes des grands groupes pétroliers étrangers Shell, Eni, Chevron et à la compagnie nationale nigériane NNPC. Jeudi, des militants avaient fait exploser un pipeline de NNPC à Ogidigben, dans l'Etat du Delta. Cet attentat n'a pas été revendiqué. Les NDA, qui réclament une meilleure répartition des revenus pétroliers pour les habitants du delta du Niger, ont rejeté cette semaine une proposition de pourparlers avec le gouvernement. Les sabotages ont fait chuter la production de brut à 1,6 million de barils par jour au lieu des 2,2 millions prévus alors que le Nigeria souffre déjà de la chute du prix du pétrole depuis la mi-2014. Agu a affirmé que les forces de l'ordre nigérianes faisaient de leur mieux pour protéger les infrastructures pétrolières. Il a condamné l'attitude des rebelles, qui se tirent une balle dans le pied. Ces destructions ont un impact grave sur l'environnement, pas juste sur l'économie de la région, et il va falloir beaucoup de temps pour que cet environnement pollué soit à nouveau utilisable pour l'agriculture, la pêche notamment, a-t-il prévenu. Ces jeunes détruisent leur avenir et celui de leurs enfants, a-t-il poursuivi.