La Copa America va fêter cette année son centième anniversaire et le Brésil n'est même pas invité à la fête. La Seleçao quitte la compétition dès la phase de poules, pour la deuxième fois après 1987, éliminé par le Pérou (1-0). Une élimination qui n'a pas fini de faire parler car elle est le résultat d'un but de la main de Raul Ruidiaz. A la 75e, l'attaquant d'Universitario était à la réception d'un centre d'Andy Polo, mais c'était bien son bras qui propulsait le ballon dans les cages d'Alisson. La confusion qui a suivi n'a probablement pas aidé l'arbitre uruguayen, M. Andrés Cunha, à prendre sa décision. Mais après avoir consulté tous ses collègues, il a finalement validé le but qui donnait l'avantage au Pérou. Le Brésil a eu beau se ruer à l'attaque, l'égalisation n'est jamais venue, alors qu'un match nul lui aurait suffi. Avec 4 points, la Seleçao termine a la troisième place du groupe B, derrière le Pérou (6) et l'Equateur (5), vainqueur plus tôt d'Haïti (4-0). Le Pérou sera opposé aux USA en quarts de finale et l'Equateur fera face à la Colombie. Après l'Uruguay, la Copa America perd encore l'un de ses champions du monde. Un nouveau camouflet Pour le Brésil, qui avait abordé la compétition sans sa star Neymar, ménagé en vue des Jeux Olympiques de Rio (5-21 août), il s'agit d'un nouveau camouflet après la déroute de la Coupe du monde 2014 à domicile qui s'était terminée par une humiliation (7-1) face à l'Allemagne. Ce revers pourrait sceller le sort de Dunga, rappelé à la tête de la sélection en juillet 2014. Sous sa direction, le Brésil avait disparu dès les quarts de finale la Copa America 2015 et a pris un départ laborieux dans les qualifications sud-américaines du Mondial 2018 en Russie. Ce n'est que la deuxième fois de son histoire que le Brésil sort de la compétition avant les quarts de finale. En conférence de presse, Dunga a réclamé de la patience et a assuré être tranquille. «Je ne crains pas un licenciement, je ne crains que la mort.» La presse sans pitié Et la presse n'épargne pas les acteurs de ce nouveau désaveu de poids pour le football brésilien. «La Copa América perd une équipe et un entraîneur sans talent», ose O Globoesporte. Le sélectionneur national en prend évidemment pour son grade. «Dunga est mort avec deux remplacements encore à effectuer. Il y aurait pu avoir un changement. Pourquoi ne pas avoir lancé un attaquant comme Jonas à la place d'un des deux milieux défensifs ? Pourquoi ne pas faire entrer Lucas ? (...) Aucun changement tactique et technique. Le train-train des incapables. Dunga n'a pas la capacité à être entraîneur de la sélection brésilienne, et ce, même si on sait que nous n'avons pas de joueurs qui assume leurs responsabilités, qui changent un match. Des joueurs comme Lucas Lima, Willian et Philippe Coutinho, si fragiles émotionnellement. Dunga, tu es l'un des grands du football brésilien. Tu es dans l'histoire du football brésilien. Penses à ton passé et demande à partir. Et prends avec toi ton ami Gilmar Rinaldi», s'est lâché le commentateur Menon sur son blog sur UOL Esporte.