En vue de répondre à la demande en produits dérivés de pétrole durant la saison estivale, Sonatrach importera 300 000 tonnes de gasoil et 390 000 tonnes d'essence pour les mois de juillet et août. La compagnie nationale a lancé un appel d'offres et a fixé la date limite des soumissions au 21 juin à 16h et restera valable jusqu'au 23 juin, selon l'agence Reuters. Dans le détail, la compagnie cherche à acquérir dix cargaisons de 30 000 tonnes de gasoil à 0,1% de soufre vers les ports d'Alger et Arzew, 150 000 tonnes d'essence sans plomb RON 95 vers Alger et 240 000 tonnes de ce même carburant vers Arzew et Skikda, a indiqué l'agence de presse. En raison de la faiblesse des capacités de raffinage, l'Algérie importe annuellement entre 4 et 5 milliards de dollars de carburants. La hausse des prix décidée dans la loi de finances 2016 n'aurait eu qu'un impact limité sur la consommation des automobilistes algériens. Sonatrach avait émis, en mai dernier, deux avis d'appel d'offres pour l'achat de 85 000 tonnes d'essence et 150 000 tonnes de gasoil pour livraison en ce mois de juin. Le premier appel d'offres prévoyait la livraison d'une cargaison de 25 000 tonnes d'essence sans plomb au niveau du port d'Alger qui devraient arriver cette semaine, ainsi que deux autres cargaisons supplémentaires de 30 000 tonnes chacune livrables au port d'Arzew dans la première et la dernière semaine du même mois, avait rapporté Reuters. Dans une déclaration récente, l'ex-ministre de l'Energie, Salah Khebri, a indiqué que la consommation nationale en carburant a augmenté de 6,6% durant la période allant de 2010 à 2015. Cette augmentation se justifie, selon le ministre, par la hausse du parc automobile qui a atteint 6 millions de véhicules. Cette situation a nécessité l'importation de quelque 3,3 millions de tonnes pour une valeur de près de 2 millions de dollars. La production annuelle de l'Algérie en produits pétroliers raffinés (essence, gasoil et autres), est passée de 24 à 30 millions de tonnes avec la réhabilitation des raffineries de Skikda, Alger et Arzew. Loin de l'autosuffisance Cette production atteindra 45 millions de tonnes par an à l'horizon 2024 à la faveur de l'entrée en service des raffineries de Hassi Messaoud, Tiaret et Biskra, avait prévu l'ancien ministre. La réception de ces raffineries permettra, à terme, d'augmenter la production annuelle de 15 millions de tonnes. Ces unités produiront notamment du gaz propane, de GPL, de l'essence sans plomb, du kérosène, du gasoil et du bitume, tandis que l'unité de Biskra produira des lubrifiants. Avec la réhabilitation des raffineries de Skikda, Alger et Arzew, la production annuelle est passée de 24 à 30 millions de tonnes, ce qui a permis de réduire le volume des importations du pays en ces produits. Pour ramener à la baisse la demande, le gouvernement a pris des mesures dans l'objectif de rationaliser la consommation à travers l'augmentation des prix du carburant, l'encouragement de l'utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL) tout en pensant à la généralisation du gaz naturel comprimé (GNC) comme carburant pour les transports en commun (autobus) dans les grandes villes. La concrétisation des engagements de Sonatrach concernant la réalisation de son programme de développement du raffinage permettra de passer du statut d'importateur de carburants à celui d'exportateur, selon les prévisions du groupe. Cependant, la compagnie nationale ne parvient pas à réaliser ses objectifs car en 2013 il était déjà question d'atteindre une autosuffisance en gasoil. Or, en 2016, l'Algérie continue d'importer ce produit dérivé de pétrole et ne parvient pas à atteindre l'autosuffisance tant promise.