L'interruption de la connexion pour éviter la tricherie à l'examen du baccalauréat est un fait inédit. Aucun autre Etat n'a décidé de couper le réseau d'Internet pour une telle raison. L'Algérie l'a fait. Ce qui a engendré des réactions non seulement en Algérie, mais aussi chez la communauté algérienne établie à l'étranger. Hier, sur les réseaux sociaux, ils foudroyaient les autorités qui ont pris cette décision. Une bonne partie ne la voit pas d'un bon œil. Ils se demandent tout simplement pourquoi l'Algérie est l'un des rares pays à recourir à la coupure de la connexion internet pour organsiner convenablement l'examen du baccalauréat ? «Nos responsables du secteur de l'éducation n'ont qu'à organiser les examens comme le font nos voisins maghrébins et d'autres pays partout dans le monde», préconise d'un air coléreux Rabah, un jeune Algérien établi à Paris. Son avis est amplement partagé. Etant le moyen de communication par excellence entre émigrés et les membres de leurs familles en Algérie, surtout en cette période de jeûne, son interruption a, en effet, soulevé une vague d'indignation sur Facebook. Une colère «nettement justifiée», écrit Rachida. Du Canada, elle ne cache pas son irritation. «Je dois tous les jours prendre des nouvelles de mon père, qui est en ce moment très malade. Comment le contacter vu que le forfait pour appeler à l'étranger est si cher que j'aurai à peine la possibilité de lui dire bonjour ?», poste-t-elle sur une page créée, hier, pour dénoncer cet état de fait. Un autre internaute qui commente la publication, écrit : «Certes, ce n'est pas la fin du monde s'ils coupent la connexion pendant la période des examens, mais je suis convaincue qu'il existe d'autres procédures et moyens d'organiser ces examens sans priver tout un pays d'Internet.» La presse française a, elle aussi, réagi à cette coupure. Le Monde a publié, hier, un article intitulé: «Des réseaux sociaux bloqués pour éviter les fuites des sujets du bac», où il reprend les principales informations données par les médias algériens. L'agence de médias Houssenia Writing, quant à elle, rappelle que ce n'est pas la première fois que des cas de fraude et de tricherie sont signalés lors de l'examen du baccalauréat en Algérie, «mais depuis l'accroissement du taux de pénétration de l'Internet dans le pays, le phénomène semble avoir pris de l'ampleur malgré les mesures de sécurité prises chaque année par le ministère de l'Education».