S'adapter aux nouvelles donnes économiques du pays ou disparaître. Tel est le message adressé jeudi par le Premier ministre Abdelmalek Sellal aux opérateurs nationaux à travers les concessionnaires automobiles, lors de sa visite d'inspection dans la wilaya de Tiaret. Rappelant les mesures contenues dans la loi de finances 2016, faisant obligation à tous les concessionnaires automobiles d'investir localement, Sellal a prévenu que faute de se conformer au nouveau cahier des charges, les licences d'importation de ces concessionnaires seront simplement «retirées en 2017». Dans cet ordre d'idées, il a affirmé que cette mesure sera élargie à d'autres produits de large consommation, citant entre autres les médicaments. Pour Sellal, «c'est cela la feuille de route tracée par le gouvernement afin de renforcer la capacité de production nationale», ajoutant qu'il s'agit de «la seule solution pour bâtir une économie hors hydrocarbures». En effet, après plusieurs mois de blocage pour réduire la facture des importations de véhicules neufs, un nombre qui ne cessait d'accroître d'année en année, le gouvernement a fini par débloquer la situation en accordant un quota à chaque concessionnaire. Une mesure qui a été précédée par une autre qui consiste à obliger les concessionnaires qui commercialisent des marques en Algérie à se conformer à un cahier des charges les obligeant à produire ne serait-ce qu'un modèle de la marque sur le sol algérien. Une mesure que nombre de professionnels de cette filière n'ont pas bien prise, notamment les petites marques et les moins vendues en Algérie. Cependant, un certain nombre de marques sont rentrées dans les rangs en commençant à investir l'industrie automobile par le montage, sans une grande partie d'intégration. Rappelant la politique du gouvernement en ces temps de crise, le chef de l'Exécutif a estimé que le choix d'une économie nationale «forte» hors hydrocarbures est «irréversible», soulignant que l'objectif du gouvernement était de produire localement de façon à satisfaire les besoins des Algériens. S'exprimant lors de la visite de l'unité de production des véhicules de la Société algérienne pour la fabrication des véhicules (Safav-MB), Sellal a déclaré que «le choix de bâtir une économie nationale forte hors hydrocarbures est irréversible». A ce propos, il a souligné la nécessité d'aller vers «une réduction» de l'importation, exhortant à «produire localement afin de satisfaire les besoins des Algériens». Selon les derniers chiffres du Cnis des Douanes, la facture d'importation des véhicules a reculé à 306,77 millions de dollars (USD) durant les deux premiers mois de 2016, contre 730 millions USD durant la même période en 2015, soit une baisse de près de 58%. Idem pour le volume des véhicules importés. Il a reculé de 63% avec 21 380 véhicules importés en janvier et février contre 57 696 unités sur les deux premiers mois de l'année précédente, selon les données provisoires du Centre des statistiques. Concernant les concessionnaires qui détiennent les plus grosses parts du marché national, il est constaté que la baisse de leurs importations a oscillé entre 41% et 98% en valeurs, et entre 23% et 99% en volume.