La commémoration du dix-huitième anniversaire de l'assassinat du maître de la chanson kabyle, Matoub Lounès, tombé sous les balles assassines d'un groupe armé, un certain 25 juin 1998, au lieudit Tala Bounane, sur la route qui relie Tizi Ouzou à son village Taourirt Moussa, dans la commune d'Ath Aïssi, n'a pas été des plus calme. Bien au contraire, elle a été émaillée de moments de grande tension qui ont failli tourner au vinaigre. Plusieurs personnes, dont un grand nombre qu'on attribue l'appartenance au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), de Ferhat Mhenni, ont hué le fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda, qui s'est rendu sur les lieux pour se recueillir sur la tombe du Rebelle. Sifflé, hué, il n'a pas pu se recueillir calmement, comme certainement il l'aurait voulu. La foule, visiblement décidée à chahuter cette commémoration pour exprimer son opposition à la présence de certaines personnes à Taourirt Moussa, a redoublé de colère au moment où une autre délégation, officielle celle-là, composée entre autre autres de la directrice de la culture de Tizi Ouzou, du maire d'Aït Mahmoud, du chef de la daïra de Béni Douala, de députés et sénateurs du Front des forces socialistes. Cette délégation a été également chahutée, au même titre que la sœur du Rebelle, Malika Matoub, qui a été huée et sifflée au point de l'empêcher de tenir correctement son discours dans lequel elle devait annoncer l'exigence de la réouverture du dossier de son assassinat. La commémoration du 18e anniversaire intervient dans un contexte où la veuve du Rebelle annonce le dépôt d'une plainte contre Hassan Hattab, ex-émir du GSPC, et le refus de cette dernière de classer la maison du rebelle comme patrimoine national. La plainte contre Hassan Hattab, qui a revendiqué l'assassinat du Rebelle et bénéficié des dispositions de la charte sur la réconciliation nationale, vise, selon la veuve de Matoub, à ouvrir une nouvelle instruction car la vérité sur cet assassinat «n'a pas été divulguée».