L'annonce des résultats du concours de recrutement de 28 000 enseignants suscite une vive contestation de la part des enseignants contractuels. Ces derniers qui se sont opposés aux résultats affichés tardivement, lundi, parlent d'ores et déjà d'un retour sur le terrain de la protestation. Dans une déclaration au Temps d'Algérie, Bachir Saïdi, coordinateur national au sein la Coordination nationale des enseignants contractuels a indiqué que le sujet fera l'objet d'une réunion qui se tiendra demain jeudi à Alger. «La Coordination se réunira en présence des représentants des contractuels à travers les différentes wilayas pour se concerter sur la décision à prendre», dit-il. La tendance, selon lui, est vers la poursuite du mouvement de protestation dès la prochaine rentrée scolaire, pointant du doigt des irrégularités dont la non-prise en compte, comme promis, de l'expérience professionnelle. Cela traduit, d'après notre interlocuteur, le désengagement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal et de la ministre de l'Education nationale vis-à-vis des contractuels. «Le nombre de lauréats chez les contractuels est vraiment minime et ça contredit les promesses données par le Premier ministre qui avait déclaré à la veille du concours que la priorité sera accordée aux enseignants contractuels», estime-t-il. Et d'ajouter qu'il n'est pas logique de compter ces années d'exercice dans le concours oral qui aura lieu dimanche prochain. «Cela ne sert à rien tant que l'enseignant contractuel est déjà exclu lors du premier examen», conteste le représentant de quelque 25 000 enseignants contractuels. Des réserves, en revanche, ont été émises par le Syndicat national autonome de personnels de l'administration publique (Snapap) concernant ces résultats. «Nous refusons ces résultats en raison de l'absence de la moyenne des candidats, il est juste mentionné leur admission ou leur ajournement», explique Nabil Ferguenis, chargé de la communication de ce syndicat. «Le candidat a le droit de connaître sa moyenne», soutient-il. Pour le syndicat qui estime avoir «son mot à dire», les promesses de la tutelle ne sont que de la poudre aux yeux, et que le taux de 24,59 % de réussite est une «fin de l'espoir» pour les contractuels. Le recrutement par concours se poursuivra Sur les 677 856 qui ont pris part au concours de recrutement de 28 000 enseignants, 148 689 ont réussi à la première phase, à savoir celle de l'examen écrit. Ces lauréats doivent passer à la deuxième phase, celle des épreuves orales qui se dérouleront les 2 et 3 juillet prochain, a fait savoir Mohamed Chaïb Draâ Ettani, conseiller au département de l'Education nationale. Intervenu sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, le responsable précise que c'est à l'issue de ce dernier examen que seront finalement retenus les 28 075 candidats aptes à pouvoir enseigner. Sur le même ordre d'idée, Il a souligné que parmi ceux qui ont pris part au premier examen, 112 396 candidats n'ayant aucune expérience professionnelle dans l'enseignement ont passé la première phase avec succès, tout comme les 36 293 autres qui en sont dotés. A la question des critères et les indicateurs d'évaluation, il évoque, entre autres, les capacités des demandeurs en matière d'analyse, de synthèse, de communication et de la perception de chacun du métier d'enseignant. «Il y a une commission d'examinateurs composée de deux inspecteurs, elle reçoit le candidat qui a le droit à un tirage au sort», explique l'intervenant. Vu les besoins exprimés, actuellement en matière d'encadrement pédagogique, d'autres concours seront au rendez-vous. «Les concours de recrutement vont durer dans le temps», assure l'invité de la radio qui cerne ce déficit entre 15 000 et 20 000 annuellement. Et ce n'est qu'après une formation dans les instituts que les futurs professeurs seront recrutés.