Les enseignants contractuels évacués de Boudouaou par la police, le 18 avril dernier à 3 heures du matin, reviennent à la charge aujourd'hui en observant des rassemblements de protestation annoncés à partir de 10 heures, devant les directions de l'éducation à travers le territoire national. " Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout dans notre mouvement de contestation pour arriver à la satisfaction de notre revendication principale, à savoir l'intégration sans passer par le concours de recrutement de 28.000 qui sera organisé le 30 avril prochain ", nous a lancé hier le représentant de la coordination nationale des enseignants contractuels, Bachir Saïdi. Notre interlocuteur ajoutera dans ce contexte qu'un autre rassemblement national est annoncé pour le lundi 25 avril devant la direction de l'éducation de la wilaya de Boumerdès. Ce dernier rassemblement devrait regrouper tous les enseignants contractuels du pays. Autant dire un "remake" du rassemblement tenu durant plus de deux semaines sur "la place de l'Intégration" à Boudouaou, à la différence près que ce prochain rassemblement est limité dans le temps. Mais sait-on jamais ce qui va se passer dans le prolongement de ce sit-in national. Car, les enseignants contractuels ne s'arrêteront certainement pas à ce stade de la grogne, et " des actions de protestation, il y en aura encore tant que le but n'est pas atteint ", comme le laissent entendre les concernés. Aussi, ces mouvements de protestation, qui coïncident avec l'entame des envois de convocations aux candidats inscrits aux concours du 30 avril, sont de nature à apporter des " clarifications " à propos du nombre d'enseignants contractuels qui se seraient portés sur les listes des candidats au concours en question, " 24.000 enseignants contractuels " concernés, selon les récentes déclarations de la ministre de l'Education nationale. Interrogé à ce sujet, M. Bachir Saïdi classe ces déclarations de la tutelle sur le registre de la propagande qui vise " à démoraliser et à démobiliser " les enseignants contractuels protestataires. " S'il y a réellement 24.000 enseignants contractuels inscrits au concours du 30 avril, qu'est-ce qui nous resterait à faire sinon rentrer chez soi. Et pourtant, ce n'est pas du tout le constat qu'on pourrait faire sur le terrain dans les prochains jours ", a-t-il raillé dans ce sillage. Par ailleurs, il faut compter aussi avec les trois syndicats (Cnapeste, Cla et Snte), désignés par les enseignants contractuels en tant que médiateurs dans ce conflit. Les trois syndicats en question ont déposé dans ce sens une correspondance au niveau des services du Premier ministère pour relancer le dialogue à propos de la revendication des contractuels et tenter de trouver une solution " acceptable par toutes les parties ". En attendant, les syndicalistes, qui apportent leur soutien total aux contractuels, appellent à la mobilisation de la base autour de ce principe et l'exhortent à se tenir prête dans le cas d'un probable recours à la contestation. Le chemin s'annonce long d'ici la proclamation des résultats définitifs le 30 juin prochain (les résultats de l'examen écrit seront donnés le 12 mai, permettant aux candidats retenus de passer le test oral les 8 et 9 juin).