L'équipe de l'ASE Alger-Centre a remporté le premier championnat national de football féminin organisé par la Ligue d'Alger. Au coude à coude avec la formation de l'Affak Relizane, les deux équipes terminent la compétition ex æquo avec 47 points, mais avec un meilleur goal-average pour les Algéroises. L'ASE inscrit donc un nouveau titre sur ses tablettes après avoir remporté successivement 10 coupes d'Algérie, 8 championnats et une coupe de l'Unaf. Elle assoit ainsi sa suprématie sur la discipline depuis au moins 10 ans et ne compte pas en rester la, surtout que la deuxième équipe de l'ASE, où évoluent des filles âgées entre 15 et 18 ans, a été sacrée championne du niveau B. Pour dire que la relève et déjà assurée. La politique de l'équipe est claire dès le départ : point de place au bricolage. Les filles ont toujours bénéficié de l'apport de techniciens diplômés et compétents et d'une charge de travail tracé méthodiquement. Le soutien financier conséquent de l'APC d'Alger-Centre a également contribué grandement dans l'émergence de cette équipe. Alger-Centre est le plus grand club pourvoyeur de l'équipe nationale confirmant ainsi le niveau technique de ses joueuses. De nombreuses athlètes du club ont joué ou jouent actuellement dans le championnat français. Les dernières en date à partir vers d'autres cieux sont Laïfa Nachida et Ouadah Fatiha qui évoluent dans un club émirati. Quel avenir pour le championnat national ? Le système de compétition de cette saison risque d'être abandonné pour revenir à l'ancien, en l'occurrence un championnat régional et un play off regroupant les 4 leaders à la suite duquel le champion sera déterminé. La mise en place d'un championnat national avait pour principal objectif de fournir les meilleures conditions pour arriver à rehausser le niveau des équipes et celui de la sélection nationale. Seulement, l'expérience du déroulement du championnat national cette année démontre qu'il n'est pas vraiment intéressant pour des équipes comme l'ASE, l'Affak Relizane, le CLTB, l'Intissar d'Oran et Béjaïa d'évoluer face à des équipes d'un niveau très faible. Les écarts de scores enregistrés dans certaines rencontres frisent le ridicule. Ce grand décalage de niveau ne constitue nullement un tremplin pour le développement du football féminin. Il peut le devenir dans un seul cas, les équipes engagées doivent jouir d'un niveau plus ou moins comparable. Le niveau B accueillera quant à lui les équipes plus modestes, que l'on peut présenter comme un palier préparatoire. Le niveau de la compétition n'est pas la seule difficulté rencontrée par les clubs et associations de football féminin. Les frais inhérents aux déplacements posent eux aussi de sérieux problèmes. A la fin de saison, les équipes n'ont reçu que la première tranche de la subvention allouée par la Fédération algérienne de football dans le cadre de ce championnat national.