La coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen continue à perpétrer des crimes contre les civils. L'organisation non gouvernementale (ONG) Human Rights Watch révèle, cette fois, le bombardement d'usines et d'entrepôts commerciaux, tuant de nombreuses personnes. «La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a illégalement mené des frappes aériennes contre plusieurs usines et entrepôts, ainsi que d'autres structures économiques civiles au Yémen, a indiqué Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. En l'absence d'enquêtes crédibles et impartiales au Yémen, l'Arabie saoudite et les autres membres de la coalition devraient soutenir l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur ces frappes ainsi que sur d'autres attaques présumées illégales», écrit Human Rights Watch hier. Le document de 59 pages, intitulé Bombing Businesses : Saudi Coalition Airstrikes on Yemen's Civilian Economic Structures (Bombardement d'entreprises : Frappes aériennes de la coalition saoudienne contre des structures économiques civiles au Yémen), étudie en détail 17 frappes aériennes apparemment illégales contre 13 sites économiques civils, dont des usines, des entrepôts commerciaux, une ferme et des installations électriques. Ces frappes ont tué 130 civils et ont fait 171 blessés. Collectivement, les sites touchés employaient plus de 2500 personnes, à la suite des attaques, de nombreuses usines ont cessé leur production et des centaines de travailleurs ont perdu leurs moyens de subsistance. En outre, avec plus de 20 millions de personnes dans le besoin désespéré d'aide humanitaire, les frappes sur les usines contribuent à la pénurie de nourriture, de médicaments et d'autres besoins essentiels des civils du Yémen. Considérées dans leur ensemble, les attaques contre les usines et autres structures économiques civiles soulèvent des préoccupations graves que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a délibérément cherché à infliger des dégâts généralisés à la capacité de production du Yémen, d'après Human Rights Watch. «Les frappes aériennes répétées de la coalition contre des usines civiles semblent destinées à endommager à long terme l'économie dévastée du Yémen», a indiqué Priyanka Motaparthy, chercheuse senior sur les situations d'urgence à Human Rights Watch et auteure du document. «L'Arabie saoudite, tout comme d'autres pays de la coalition, n'ont manifesté aucun intérêt pour enquêter sur les attaques illégales, ni même pour indemniser les victimes pour les vies et les biens perdus.» Human Rights Watch a mené des entretiens avec des victimes et des témoins sur les sites touchés dans les gouvernorats de Sanaa et de Hodaida en mars 2016, elle a recherché d'éventuelles cibles militaires et a examiné les restes de munitions retrouvés, est-il écrit sur le site d'Human Rights Watch. «Tant que l'Arabie saoudite n'aura pas mis fin aux frappes illégales et tant qu'elle n'aura pas soit mené des enquêtes conformes aux normes internationales, soit accepté une enquête internationale indépendante, elle devrait être suspendue en tant que membre du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, d'après Human Rights Watch. Cette organisation n'a connaissance d'aucune enquête fiable menée par l'Arabie saoudite ni par d'autres membres de la coalition sur ces faits ni sur d'autres frappes aériennes illégales présumées, ni sur aucune indemnisation pour les victimes», note cette ONG.