Après une période de tergiversation, les crédits à la consommation ont connu ces dernières semaines un véritable déploiement. Ce constat a été fait hier à Alger par le président du directoire de Société Générale Algérie, Eric Wormser, qui présentait à la presse les activités et résultats 2015 de sa banque. Le responsable de SGA a estimé qu'«au début de l'opération, soit vers février-mars, il n'y avait pas un grand engouement, pour la simple raison que le produit phare financé qui était l'automobile n'était pas assez disponible. Mais depuis 2 ou 3 semaines, nous commençons à avoir un vrai déploiement», a fait savoir Wormser avant de préciser que «5000 simulations ont été faites et sur ce nombre nous avons décaissé pour 4000 dossiers, ce qui représente 400 millions de dinars». Sur le même sujet, le directeur commercial de la filiale algérienne de Société Générale, Matthieu Vacarie, a détaillé que les crédits contractés pour l'achat de véhicule représentent 15%, contre 85% pour les produits électroménagers. Ce taux faible de crédit automobile est, selon lui, dû à «un petit problème de production» au niveau de l'unité de montage de voitures Renault Symbol à Oued Tlélat à Oran, mais qui s'est arrangé par la suite. Considérée au même titre que les autres entreprises «étrangères» d'établissements qui versent davantage dans le financement des opérations d'importation, Société Générale Algérie veut se débarrasser de ce «cliché» et se dit orientée vers le financement de l'économie nationale, à travers les crédits accordés soit aux entreprises, soit aux particuliers. Chiffres à l'appui, les responsables de la banque ont montré que de 2013 à 2015, les commissions du commerce extérieur sur le Produit net bancaire (PNB ou simplement appelé le chiffre d'affaires) est passé de 20 à 12%. Chose qui a permis à la banque de reprendre sa vocation d'accompagnatrice de PME et GE. Par secteurs d'activités, Vacarie explique que les entreprises, toutes tailles confondues, qui représentent 80% de son portefeuille clients, activent principalement dans l'agroalimentaire et le pharmaceutique, pour que viennent ensuite le ciment, les télécoms et autres. A la question de savoir si SGA s'inscrit dans la politique de l'emprunt national, son directeur annonce qu'elle a souscrit pour un premier milliard de dinars et que dans les semaines à venir, elle souscrira encore pour un autre milliard. Evoquant les produits qu'elle a mis sur le marché, les responsables de cette banque disent avoir lancé le «Tawfiri», une forme de crédit «conforme à la charia», mais lequel a été copié par une autre banque publique, selon Wormser. Nouveau siège pour SGA vers mi-2017 Société Générale Algérie aura son nouveau siège qui sera implanté au niveau du centre d'affaires de Bab Ezzouar, à l'est d'Alger, vers la moitié de l'année prochaine, a annoncé son directeur Eric Wormser. D'un coût de 80 millions d'euros, la construction de cet édifice se veut une preuve que «SGA est une entreprise citoyenne qui restera en Algérie», a insisté le directeur qui précise que 99,7% de son personnel est algérien. Idem pour ses 330 000 clients, dont 4900 entreprises algériennes et une centaine de filières d'entreprises étrangères. Avec ces chiffres, le patron de SGA veut se débarrasser de cette étiquette de «banque étrangère». Une appellation qui, à son sens, ne doit pas avoir lieu puisqu'elle finance l'économie et les entreprises algériennes et réinvestit en Algérie la totalité de son bénéfice.