Vexée par la réaction tonitruante des élus du RCD lors de la dernière session de l'APW et contrariée par l'opposition du wali à certains chapitres du budget supplémentaire 2016, la majorité (FFS-FLN-RND) à l'hémicycle a riposté d'une manière virulente. Dans une déclaration remise aux journalistes mercredi dernier lors d'une conférence de presse sous forme de riposte à ce qui s'était passé le 30 juin dernier à l'occasion de la session ordinaire de l'APW pour le vote du BS 2016, le P/APW Mohamed Klaleche, au nom de la majorité constituée par l'alliance FFS-FLN-RND, n'a pas été tendre envers ses homologues de l'opposition représentés par le RCD. «La session ordinaire de l'APW du 30 juin dernier a été malheureusement marquée par une perturbation outrageuse provoquée par certains élus du groupe RCD. Pis encore, des comportements indignes et irresponsables ont été constatés, ce qui n'honore guère le statut d'élu censé respecter un espace public discursif de délibération démocratique et des règles de l'éthique politique», s'insurge le premier responsable à l'APW non sans faire remarquer que ces élus du RCD ont «tenté à plusieurs reprises d'empêcher ceux de la majorité et le président de l'Assemblée de s'exprimer et de voter le budget supplémentaire dans le calme et la sérénité. Ils ont proféré des dénigrements et des écarts de langage conjugués par l'exhibition d'une violente agitation sans précédent», affirme le P/APW entouré de son exécutif. Tout en dénonçant énergiquement «ces comportements indignes, devenus récurrents dans les sessions de l'APW», les élus de la majorité ont tenu à appeler au «respect des règles démocratiques et au bannissement de la violence». A travers cette sortie, le président de l'APW, pourtant connu pour sa modération, a voulu prendre à témoin l'opinion publique sur ce qui s'est passé lors de la dernière session de l'APW, en expliquant que «les élus du RCD se sont opposés à la présentation du budget de la wilaya par le président de la commission des finances de l'APW. Ils ont, pour la 3e fois consécutive, revendiqué qu'il soit élaboré et présenté par le wali». Voulant jeter le discrédit sur le groupe RCD, le P/APW est allé jusqu'à soupçonner ce dernier de rouler pour l'administration et tourner ainsi le dos aux citoyens de la wilaya. «Faut-il lutter encore pour une véritable démocratie décentralisatrice ou alors trahir le mandat du peuple et se résigner devant l'administration et son formalisme bureaucratique en lui cédant tout pouvoir de décision ? Les petits calculs électoralistes qui n'honorent point la pratique politique sont à condamner», assène le P/APW qui est revenu par la suite sur les péripéties du BS 2016 marquées notamment par l'opposition du wali à certains chapitres consacrés au financement des associations locales en raison de la politique de restriction budgétaire prônée par le gouvernement. «Le BS intervient dans un contexte très difficile. Notre wilaya s'appauvrit de plus en plus suite à la désindustrialisation des années 1990 mais aussi au désinvestissement provoqué par la délocalisation de soixante-dix entreprises privées vers d'autres wilayas. Tizi Ouzou enregistre, du fait, un chômage au-dessus de la moyenne nationale, la montée des fléaux sociaux et de la violence». Vers la suppression des subventions Face à cette situation, l'administration envisage de supprimer les subventions accordées aux 67 APC, aux mouvements associatif et sportif pour réaliser un parking à étages au chef-lieu de la wilaya dépassant un montant de plus de 1 milliard DA. Un montant qui sera amputé du budget de wilaya dont la première tranche est de 2,7 millions DA. Ce prélèvement, s'il vient à être effectif, portera préjudice à notre wilaya toute entière. Plusieurs chapitres prioritaires ne seront pas dotés. Il s'agit des financements destinés aux 67 APC, des subventions allouées aux 8000 associations actives de notre wilaya, de l'organisation de manifestations sportives, culturelles, artisanales et agricoles. Il sera aussi question de ne plus subventionner les compétitions sportives de wilaya. Il ne sera plus aussi possible de subventionner les associations sociales et l'acquisition de matériel orthopédique pour les personnes handicapées. Il sera aussi et inévitablement question de la suppression du concours du village le plus propre, lit-on dans la déclaration du P/APW, non sans préciser que son Assemblée a voté pour «le maintien des financements destinés aux associations et au développement local». Une manière de se déjuger face aux citoyens de la wilaya d'une éventuelle remise en cause par l'administration centrale du contenu de ce budget supplémentaire.