Le nombre d'agriculteurs débiteurs de cotisations auprès de la sécurité sociale demeure encore très minime par rapport aux autres travailleurs des professions libérales. Sur 1.5 million d'agriculteurs, seuls 160 000 sont affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos), a précisé hier le directeur général de cette institution, le Dr Chawki Acheuk-Youcef. Selon lui, depuis le lancement des nouvelles mesures obligeant les travailleurs à régulariser leur situation, 20 000 agriculteurs seulement se sont rapprochés de la Casnos. «Ce nombre est insuffisant», a-t-il estimé au cours d'une conférence de presse tenue au siège de son institution. Il annonce des mesures répressives dès le mois de septembre pour obliger ces derniers à régulariser leur situation vis-à-vis de la sécurité sociale. «Nous avons mené plusieurs campagnes de sensibilisation à leur égard, mais rien n'a changé. Il est temps de passer à la phase de la répression», a-t-il lancé. En effet, dès le mois de septembre, la caisse envisage de redoubler d'efforts en matière de contrôle. Les visites inopinées des contrôleurs au sein des exploitations agricoles seront multipliées, avertit Acheuk-Youcef. La Casnos a prolongé le délai pour le payement des cotisations aux artisans, commerçants et ceux des fonctions libérales ainsi qu'aux agriculteurs jusqu'à la fin de l'année. «Ils ont jusqu'au mois de décembre pour régulariser leur situation et bénéficier des mesures exceptionnelles de la loi de finances complémentaire (LFC) 2015», a-t-il annoncé. Cependant, a-t-il ajouté, ces mesures ne seront en aucun cas appliquées à ceux qui ont des contentieux avec la caisse. Acheuk-Youcef dira également que la Caisse qu'il gère vise la souscription de plus de 500 000 «aidants-familiaux» (conjoints, ascendants, descendants) aux agriculteurs non salariés, et qui exercent avec eux sans pour autant être des ayants droit. Ces aidants-familiaux pourront, à la faveur de ces textes, cotiser et obtenir la qualité d'assurés sociaux. C'est en effet un nouveau produit d'assurance que lance la Casnos au profit des agriculteurs. Ce produit, explique le DG de la Casnos, permettra non seulement d'avoir accès aux soins et à la retraite, mais aussi d'augmenter la productivité en encourageant les agriculteurs à ne pas déserter ce secteur. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'amélioration continue des prestations de services mises à la disposition de cette frange non salariée en matière de couverture sociale. Les facilitations accordées aux agriculteurs offriront à cette catégorie de non-salariés la possibilité d'un rachat des années de cotisations non payées au titre de la retraite.
Les enseignants contrôlés Par ailleurs, les enseignants qui donnent des cours particuliers devront payer des cotisations à la Casnos en plus de leurs cotisations à la Cnas. «Toute personne qui exerce une activité rentable doit cotiser à la Casnos», a indiqué le même responsable. «Nous appliquerons la loi dans toute sa rigueur. Les enseignants seront eux aussi soumis à un contrôle rigoureux dès le mois de septembre», a-t-il mis en garde. Acheuk-Youcef affirme que la caisse se porte très bien financièrement. «Nous avons atteint 59 milliards DA de cotisations et nous comptons clôturer l'année à 70 milliards DA», a-t-il précisé.