Fidèle à sa vocation de Festival itinérant et de proximité, Raconte-Arts vient d'élire domicile, du 24 au 30 juillet à Souamaâ, village de la commune éponyme, dans la daïra de Mekla, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Gagnant en notoriété d'année en année, Raconte-Arts suscite l'engouement d'un public de plus en plus nombreux et d'artistes nationaux et étrangers. Durant l'édition de l'année dernière qui s'est déroulée à Iguersafene, l'événement a vu la participation de près de 350 artistes festivaliers venus de différents pays et de tous les coins d'Algérie, et plus de 10 000 visiteurs. Les organisateurs ne cachent pas leur optimisme de renouer avec le succès pour la 13e édition de cette année à Souamaâ où les préparatifs ont débuté depuis plusieurs mois, avec l'implication de la population, des associations locales et de l'APC. «A Souamaâ, comme nous l'avons toujours fait, nous avons travaillé avec le comité du village et les associations locales pour définir le fil conducteur qui nous permettra de mettre en valeur les potentialités de ce village», expliquent les organisateurs pour qui «la treizième édition de Raconte-Arts sera encore une fois l'histoire d'une aventure humaine extraordinaire, une rencontre entre un festival défricheur et un village volontaire, hospitalier et complice», écrivent les organisateurs en préambule d'une brochure synthétisant les grandes lignes et le programme de la rencontre. Près de 350 artistes et acteurs culturels d'Algérie et d'ailleurs (Congo, Espagne, France, Italie Maroc, Norvège et Tunisie) viendront animer bénévolement un programme dédié aux expressions artistiques, émaillé de pièces théâtrales et présentations d'œuvres littéraires entre deux projections de cinéma et récitals poétiques. On notera aussi une multitude d'ateliers de peinture, de musique, de contes, de photographie, agrémentée d'un Salon du livre ouvert tout au long de l'événement, accueillant auteurs et éditeurs de tous les horizons. Cette édition sera également l'occasion de revenir sur les deux siècles (1520-1730) de la principauté de Koukou, dont le premier roi et fondateur, Ahmed Oul-Qadi, avait participé à la reprise de Béjaïa sur les Espagnols et s'était illustré dans un conflit contre Kheireddine Barberousse, lui ravissant Alger et y régnant de 1520 à 1527. Cet événement culturel se focalisera également cette année sur la thématique des luttes de femmes avec conférences et tables rondes, projection de films et l'exposition, avec comme fil conducteur «L'Art yadjouz», une performance qui est le fruit d'un travail de 15 jeunes artistes plasticiens qui ont œuvré avec talent sur la problématique de la discrimination. Dimension culturelle multidimensionnelle La dimension d'ouverture interculturelle fait partie de l'esprit de ce festival grâce aux invités étrangers. Cette année, ils sont Congolais, Tunisiens, Français, Italiens, Espagnols et même Norvégiens... Le Maroc est de retour avec une association spécialisée dans les questions de patrimoine matériel et immatériel. Le programme devait débuter hier dans la soirée au niveau de la place Tahanaout, avec une performance musicale intitulée «Le chant des Raconte-Arts», une sorte d'hymne du festival interprété par Hnifa Hamouche et Nadia Mecheri au piano avec en sus une animation par une troupe d'Idhebalen jusqu'à dix-neuf heures, moment où l'artiste plasticien Denis Martinez, membre fondateur du Festival, devait exécuter une toile sur site à Tajmaât Oufella suivie de la projection du film documentaire Ahmed Oulkadi, un roi kabyle de Djamal Aït Iftène, suivi du film Le Clandestin de Ben Amar Bakhti, au niveau de l'école primaire Souamaâ1. Aujourd'hui, le festival prendra son envol avec le début des conférences et tables rondes.