Les investisseurs qui se sont implantés dans les différentes zones d'activité de la wilaya de Bouira peinent à sortir la tête de l'eau. Ils sont confrontés à des contraintes que les autorités locales n'ont toujours pas aplanies. Cette situation persiste depuis de longues années. Face à la lenteur de l'administration locale quant à la délivrance de différents documents (permis de concession, permis de construire, etc.), il y a aussi le manque d'intérêt des investisseurs eux-mêmes à aller jusqu'au bout de leurs projets. Quatre zones d'activités accusent d'énormes retards ; il s'agit de celles de Bechloul, Lakhdaria, El Hachimia et Sour El Ghozlane. Des dizaines de projets n'ont jamais été lancés. D'autres sont à l'arrêt. Hier, lors d'une réunion avec les investisseurs dont les projets sont en cours de réalisation ou complètement à l'arrêt, le wali de Bouira, dans une énième tentative, les a tous mis en garde : ou bien les projets avancent ou les terrains seront tout simplement récupérés et réaffectés à d'autres investisseurs. «Ceux qui n'ont pas l'intention de travailler ne sont pas les bienvenus à Bouira. Nous sommes condamnés à faire avancer les choses dans ces zones d'activités», a déclaré Nacer Mâaskri, wali de Bouira, devant des investisseurs et des membres de l'exécutif. «S'il y de la bureaucratie au niveau de notre administration, il faut nous le dire», a-t-il ajouté. Ainsi, lors de cette réunion, plusieurs investisseurs ont été mis en demeure de rattraper les retards. Plusieurs décisions de récupération de terrain ont été également prises par le wali lors de la réunion d'hier. Il existe près de 350 dossiers d'investissement en attente, selon le wali. Il s'agit de grands investisseurs, dit-il. Dans un autre registre, M. Mâaskri a demandé à certains investisseurs d'arrêter immédiatement la production parce qu'ils travaillent sans aucune autorisation. L'exemple d'un investisseur chinois installé à Bechloul, spécialisé dans la fabrication de matériaux et équipements pour bâtiment et qui a commencé la production depuis plusieurs mois alors qu'il n'a aucune autorisation d'exploitation a été cité. Les présidents d'APC et les chefs de daïra ont été appelés à faire le nécessaire pour que la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) soit payée au niveau des communes où le projet est implanté. Bouira dispose actuellement de treize zones d'activités à travers onze communes. Sur les 600 lots disponibles, 580 ont été attribués au profit de 286 investisseurs. Pour la situation globale de ce secteur, 104 projets sont opérationnels, 44 autres sont en cours de réalisation. On compte actuellement 71 projets à l'arrêt et 68 non encore lancés.