La 9e édition du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA) a été clôturée mercredi soir au théâtre de verdure Hasni-Chekroun d'Oran avec l'annonce des lauréats des cycles longs et courts métrages et des films documentaires. Prévue à 20h00, c'est une heure trente après que la cérémonie débute. Que serait une vraie star si elle ne faisait pas de retard ? Les personnalités responsables du secteur de la culture ainsi qu'une pléiade d'artistes et de cinéastes algériens et arabes faisaient leur entrée un à un du côté VIP qui leur a été réservé au théâtre de verdure. Quant à la presse algérienne, elle fut marginalisée par les organisateurs qui lui ont pourtant fourni des «invitations» à cette soirée de clôture, et jetés hors de ce carré VIP, ne pouvant ainsi travailler correctement avec les lauréats. A 21h30 donc débute la cérémonie de clôture en musique avec le groupe algérien Tikoubawin d'In Saleh qui a enchanté l'assistance par ses notes d'imzad jumelées aux rythmes de la batterie et de la guitare basse. Suite à cette belle note de fraîcheur, un défilé de mode insensé de tenues traditionnelles algériennes n'ayant rien à voir avec le septième art ! Quand la poésie se mêle du cinéma, on ne s'étonne pas que la mode aussi. Suite à ce carnaval, un hommage a été rendu au réalisateur algérien Merzak Allouache présent sur place. Son travail et sa persévérance à faire du vrai cinéma algérien ont été salué ainsi que les 40 ans de son film culte Omar Gatlatou. Un palmarès mitigé Annonçant les lauréats des trois catégories en compétition, le grand prix des documentaires a été décroché par le film Fi rassi rond-point du réalisateur algérien Hassan Ferhani, qui a dédié sa réussite à tous les employés des aratoires d'Alger qui l'ont aidé à faire son film documentaire. Le prix du jury dans cette catégorie a été attribué au film Abaden lam nakoun atfal (jamais nous n'avons été des enfants) du réalisateur égyptien Mohammad Souleymane. Les documentaires ont été évalués par un jury présidé par le réalisateur Mourad Ben Cheikh, et composé de l'actrice et productrice libanaise Carole Abboud, du réalisateur algérien Djamel Hazourli et du français Michel Serceau. En ce qui concerne les courts métrages, le grand prix est revenu au film égyptien Har jaf saifan (chaud et sec en été) du réalisateur Charif El Bandari et le prix du jury au film algérien Kindil el bahr (La méduse) du réalisateur Damine Ounouri. «Ma fierté personnelle est que Merzak Allouache nous a salués à la sortie du film», a déclaré Damien Ounouri, en lancant un appel au ministère de la culture algérien. «J'espère que notre ministère va continuer sur cette dynamique pour nous aider à faire des films à la hauteur de notre imaginaire. Nous avons besoin du soutien de notre Etat pour que jaillisse le cinéma algérien», a-t-il souligné. Par ailleurs, un prix spécial a été décerné au film Ghadra du tunisien Djamil Ennadjar. Rappelons aussi que le jury de cette catégorie a été présidé par le réalisateur algérien Rachid Benallal et composé de l'actrice marocaine Maissa Meghrebi et de la comédienne franco-libanaise Laetitia Eido. Le cinéma égyptien en force Par ailleurs, dans la compétition du long métrage, Nawara de la réalisatrice Hala Khalil d'Egypte a remporté le Wihr d'or. «La consécration dans un festival de cette taille ne peut que donner un élan à l'industrie cinématographique arabe vers le haut», a déclaré Hala Khalil. Le prix du jury dans cette catégorie de film est revenu au long métrage marocain Massafat mil bi hidaii, du réalisateur Said Khellaf, alors qu'un prix spécial a été décerné au film Samt erraii (le silence du berger) du réalisateur Raad Mechtet d'Irak. L'Algérien Lotfi Bouchouchi a décroché, quant à lui, le prix du meilleur réalisateur pour son film El bir (Le puits). Le prix du meilleur scénario a été attribué à Joud Said de Syrie pour le film Fintidhar el kharif. Les prix de la meilleure interprétation féminine et masculine ont été décernés respectivement à l'actrice Mouna Chalabi dans le film Nawara et Alain Saada du Liban dans le film Kathir kabir. Le jury des longs métrages dans cette édition a, quant à lui, été présidé par le Syrien Mohamed Males et composé de l'actrice et réalisatrice Fatima Belhadj d'Algérie, de l'acteur égyptien Asser Yassin et de l'actrice palestinienne Ruba Bilal et Jean Baptiste. La neuvième édition du FIOFA, organisée du 22 au 27 juillet a enregistré la participation de 34 films entre longs et courts métrages et documentaires représentants 14 pays arabes.