Les relations en dents de scie entre Alger et les pays occidentaux imposent aux autorités algériennes de diversifier leurs partenariats en allant les chercher à… 10 000 lieues, en Chine. C'est depuis la capitale de l'Empire du milieu, Pékin, que le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union Africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a réitéré hier la position de l'Algérie qui vise à consolider un partenariat déjà solide avec un allié historique, tout en rappelant les efforts fournis de part et d'autre pour renforcer la coopération bilatérale et ensuite multilatérale avec les pays africains. «Je voudrais exprimer le soutien de nos pays aux importantes initiatives annoncées par le président de la République Populaire de Chine à Johannesburg (Afrique du Sud), qui consistent, entre autres, en le lancement de dix programmes, couvrant plusieurs domaines, destinés au renforcement de la coopération sino-africaine pour les trois années à venir (…)», a déclaré Messahel, au nom de la région de l'Afrique du Nord, lors d'une session plénière de la réunion des coordinateurs sur la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Tout en mettant en relief les avancées en termes de coopération, Messahel a toutefois mis un bémol sur la nature des échanges entre l'Algérie et la Chine. Indiquant que ces échanges se basent sur le commerce, il a souhaité qu'ils soient diversifiés pour concerner davantage les domaines de l'investissement et du transfert de technologie. Car selon les propos du ministre rapportés par l'APS, la coopération «ne saurait se limiter à la seule sphère commerciale et devrait évoluer vers l'investissement productif et son corollaire, le transfert de technologie». Un pays qui ne s'immisce pas Parmi les projets les plus en vue, Messahel a cité le mégaprojet du port de Cherchell dont la réalisation a été confiée à un entreprise chinoise. «Nous souhaitons vivement que ce projet emblématique et à portée régionale puisse être concrétisé avec notre partenaire chinois le plus tôt possible», a déclaré Messahel, ajoutant que la rencontre d'aujourd'hui «est pour nous une opportunité à même d'intensifier la concertation sur les voies et moyens d'assurer la concrétisation, sur le terrain, des différentes actions de notre coopération multiforme, privilégiant davantage l'efficacité et le dynamisme dans la mise en œuvre de nos projets et programmes arrêtés en commun». Quoi qu'il en soit, une coopération gagnant-gagnant est plus envisageable et possible à réaliser avec les Chinois qu'avec les Occidentaux. Car selon les observateurs de l'évolution des relations Chine-Afrique, contrairement aux pays européens et américains, la Chine ne s'immisce pas dans les affaires intérieures des pays. Elle se contente de traiter des affaires, avec en plus une convergence de vues aux plans politique, diplomatique et sécuritaire. «Dans ce cadre, la participation de la Chine aux opérations de maintien de la paix en Afrique, en soutien aux efforts de l'Union Africaine, contribue significativement à renforcer la mise en œuvre de son architecture de paix et de sécurité», a-t-il encore estimé. Revenant encore une fois sur l'excellence des relations algéro-chinoises, Messahel a rappelé que «la visite en Chine en novembre 2006 du président Bouteflika a contribué à imprimer à ces relations une forte impulsion et à leur conférer un caractère de partenariat stratégique qui s'est vite haussé en février 2014 au rang de Partenariat Stratégique Global couvrant tous les domaines politique, économique, scientifique et culturel ainsi que les consultations sur les grandes questions internationales». La région de l'Afrique du Nord, représentée à Pékin par le ministre algérien rassemble l'Algérie, l'Egypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.