La famille Si Mohand est toujours sans nouvelles de Nihal, la fillette de quatre ans disparue depuis douze jours au village Ath Abdelouhab, commune d'Aït Touddert, daïra d'Ouacifs, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Au lendemain de la découverte d'une robe tachée de sang de la même couleur que celle portée par la petite Nihal et d'un crâne humain au lieu dit Azaghar à quelque deux kilomètres de la maison des grands-parents de la fillette, les éléments de la Gendarmerie nationale sont tombés hier en début d'après-midi sur le reste d'un cadavre qui pourrait être celui de la petite fille, disparue le 21 juillet dernier à Ouacifs. «C'est aux environs de 14h que nous avons appris que les éléments de la Gendarmerie nationale, en ratissage sur les lieux depuis la matinée, sont tombé sur les restes d'un cadavre. Il s'agirait de lambeaux de chair en état de décomposition», affirme une source présente sur les lieux, hier en début de soirée. Une macabre découverte qui a jeté un climat de tristesse sur la famille de la petite fille, dont on redoute de plus en plus un sort malheureux. Devant cette affaire qui tient en haleine toute la Kabylie, les services de la gendarmerie, appuyés par la police scientifique et les éléments de la Protection civile, intensifient toujours les recherches dans un climat de peur et de tristesse marqué surtout par un black-out total du côté des services chargés de l'affaire. «Les services de la Gendarmerie nationale poursuivent les recherches et nous devons laisser les responsables chargés de l'enquête faire leur travail loin de toute polémique car, il faut reconnaître que beaucoup de choses ont été dites et écrites ces deux derniers jours sans pour autant pouvoir les confirmer. Il faut laisser les gendarmes et les services de sécurité faire leur travail loin de toute polémique», déclare un élu à l'APC d'Aït Touddert, sur les ondes de la radio de Tizi Ouzou. Tout en affirmant avoir vu de ses propres yeux la robe retrouvée la veille au lieu dit Azaghar, à quelques deux kilomètres de la maison des grands-parents de la fillette disparue, Mansour Chabane a démenti par contre toute trace de cadavre. «Que les gens arrêtent de dire et d'écrire n'importe quoi par respect à la famille de la petite fille qui a besoin de soutien dans une situation pareille», lance-t-il. Devant cette situation où la moindre information officielle n'est pas venue affirmer ou démentir tout ce qui a été rapporté dans les médias, notamment les chaînes de télévision qui ont dépêché des équipes sur les lieux pour des envois en direct, les spéculations ne cessent d'alimenter les discussions dans le paisible village Aït Abdelouhab. Un village qui a été passé au peigne fin durant la journée d'hier par les éléments de la Gendarmerie nationale, a-t-on constaté sur place. En effet, alors que le comité du village des grands-parents maternels de la petite Nihal a lancé la veille un appel en direction des citoyens de la commune Aït Toudert a venir nombreux participer dans la matinée d'hier à une fouille à travers la localité, les services de la Gendarmerie nationale ont décidé de prendre le relais en opérant un large ratissage sans la participation des citoyens. En effet, dès 6h du matin, plus de 150 hommes en vert ont pris d'assaut le petit village d'Aït Abdelouhab, appelé communément Aït Ali, pour fouiller ses moindres coins et recoins. Ath Abdelouhab passé au peigne fin Une dizaine de bus et de 4x4 de la Gendarmerie nationale ont stationné sur la route menant au village, tout en interdisant aux citoyens de se rapprocher des lieux du ratissage qui se poursuivait jusqu'en début de soirée. Même les journalistes présents en force sur les lieux ont été priés de se retirer au loin afin de ne pas gêner l'opération de recherche. Selon une source judiciaire, pour l'heure, il n'y a pas de confirmation sur l'identité du cadavre retrouvé en début de soirée avant-hier à quelque 500 m du lieu où a été retrouvée dans la matinée la fameuse robe bleue. Il faudra donc attendre les résultats des examens de l'ADN qui sont en cours au niveau du groupement spécialisé de la Gendarmerie nationale à Chéraga. «A tous les gens et les médias qui véhiculent de fausses informations sur la disparition de notre petite Nihal Si Mohand, semant le doute et la peur, et traumatisant la famille de la victime ! S'il vous plaît, arrêtez de diffuser des informations sans avoir la certitude ni la confirmation d'une source fiable !» lit-on dans un message de la famille Si Mohand posté dans la nuit d'avant-hier sur la page Facebook Ouacifs, en réaction à la multitude d'informations relayées dans les médias y compris par la chaîne publique A3 qui a diffusé dans la nuit d'avant-hier en boucle l'information faisant état de la découverte de restes d'un corps humain sur les lieux de la disparition de la petite Nihal. Devant toute cette confusion, alimentée, il faut le reconnaître par le silence des officiels, à leur tête le Procureur de la République territorialement compétent, chargé pourtant par le ministre de la Justice Tayeb Louh, jeudi dernier lors d'une déclaration à la presse «d'informer l'opinion publique des développements de cette affaire», la famille Si Mohand et les citoyens du village Ath Abdelouhab gardent toujours l'espoir de retrouver la petite Nihal saine et sauve.