Taoufik Makhloufi a rendez-vous avec son destin dans le stade Joao Havelange de Rio de Janeiro, ce soir à 22h25 locales (02h25 du matin en Algérie dans la nuit de lundi à mardi). Le champion olympique de Londres, en 2012, du 1500m va se mesurer à quelques uns des plus grands athlètes de la planète sur le 800m, une distance qu'il affectionne puisqu'il en a été champion d'Afrique. Comment battre Rudisha ? Il s'agira pour lui de participer à l'ultime tour de cette épreuve, à savoir la finale du plus grand évènement sportif qui puisse exister, les Jeux olympiques. Après avoir été roi à Londres, Taoufik rêve de devenir empereur à Rio de Janeiro. Pour cela il est appelé à battre des athlètes de premier ordre à commencer par la champion olympique et du monde de la spécialité, en même temps celui qui détient le record du monde de la distance, à savoir le Kenyan David Rudisha. Le peut-il ? Nul ne peut le prédire mais comme en athlétisme tout peut arriver, il n'est pas dit que l'Algérien ne créera pas la surprise. Le problème est qu'il aura, également, un autre rude adversaire à affronter en la personne du Français Pierre-Ambroise Bosse. Ce dernier était aligné contre lui, samedi soir, dans la première demi-finale de l'épreuve. Les deux athlètes ont lutté au coude à coude pour l'emporter et leur lutte a fait que le train de la course a été élevé. Au final, il n'y a pas eu de vainqueur puisque les deux ont fini, en tête, crédités du même temps : 1 :43.85. Personne n'a fait mieux lors des trois demi-finales de samedi soir. On ajoutera que les deux ont réalisé leur meilleur temps de la saison. Pour Makhloufi l'objectif était de se qualifier pour la finale. " Les deux premiers étaient directement qualifiés pour cette finale, je me suis contenté de gérer ma course afin de terminer à une de ces deux places, nous a-t-il déclaré après cette épreuve. Ce que je peux dire c'est que le rythme de la course a été élevé d'où le bon temps que j'ai réalisé. Me voila en finale. Je sais que cela va être dur mais j'y crois. Pour moi ce sera une course ouverte. En tout cas tout se passe bien pour moi et je me sens dans une très belle forme. " Espérons qu'il dise vrai car ce lundi il va falloir être fort, très fort, pour monter sur le podium de ce 800m. Il faut, tout de même, faire remarquer que celui qui a laissé la plus forte impression lors de ces trois demi-finales n'est autre que David Rudisha. Ce n'est pas le Rudisha de Londres mais il n'en est pas loin. Samedi soir il n'a réalisé que le troisième temps des demi-finales (derrière Bosse et Makhloufi) en 1 :43.88 mais il a gagné sa course avec une telle aisance qu'il s'est permis de ralentir son effort dans les 20 derniers mètres. Il sera, à coup sur, le grand favori à la médaille d'or ce lundi soir sauf s'il connaît un passage à vide qui pourrait profiter à un de ses adversaires les plus performants parmi lesquels on trouve Makhloufi. Hethat y a cru Deux autres algériens ont tenté une percée vers cette fameuse finale de ce soir. Il s'agit de Yacine Hethat et d'Amine Belferar qui avaient, déjà, accompli une belle performance en passant un tour. Ils ne se sont pas qualifiés pour cette finale mais des deux c'est Hethat qui en a été le plus proche. Engagé dans la deuxième demi-finale, il a récidivé son coup du premier tour en accélérant dans les derniers 150 mètres pour venir accrocher une méritoire troisième place. Hélas, pour lui, son temps de 1 :44.81 n'a été que le 11e de trois demi-finales ce qui l'a écarté de la finale de ce lundi. Pour ce qui est de Belferar, il était aligné dans la troisième demi-finale, celle de Rudisha. Il n'a pu faire mieux que septième dans une course où il n'a jamais pu tenir le rythme de ses adversaires, le tout dans le temps de 1 :46.55. Les deux athlètes algériens auront, tout de même, vécu une belle expérience lors de ces Jeux de Rio et vont devenir maintenant les deux premiers supporters de Taoufik Makhloufi engagé, ce soir, dans une épreuve que des milliers d'Algériens ne vont pas manquer d'une miette en dépit de l'heure tardive à laquelle elle se déroule.