Alors que les Etats-Unis ont remporté samedi leur 1000e médaille d'or, certains pays ont décroché à Rio le premier sacre de leur histoire aux Jeux. Focus sur ces nations dont l'hymne a enfin résonné sur la scène olympique. Porto Rico Historique et inattendu, le sacre de Monica Puig a permis à Porto Rico, île du Pacifique habitée par trois millions et demi de personnes, de voir enfin son drapeau hissé aux Jeux Olympiques. Le pays a pourtant envoyé des athlètes à toutes les éditions des JO d'après-guerre, mais sans jamais être titré (huit médailles dont six en boxe : deux en argent, six en bronze). A San Juan, ce sacre a été d'autant plus célébré que rien ne le laissait présager : la Portoricaine n'avait jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem mais a sorti à Rio toutes les têtes d'affiche. La Russe Anastasia Pavlyuchenkova (19e), l'Espagnole Garbiñe Muguruza (4e), vainqueur de Roland-Garros, puis la Tchèque Petra Kvitova, double championne de Wimbledon (2011, 2014), ont toutes contribué indirectement à placer Porto-Rico sur la carte olympique. Kosovo Le Kosovo, petit pays d'ex-Yougoslavie (moins de deux millions d'habitants), est entré par la grande porte dès son deuxième jour de compétition olympique, dimanche dernier, grâce à la judokate Majlinda Kelmendi (-52kg). Quatre ans après avoir participé aux JO sous les couleurs albanaises, la championne de 25 ans a profité de la reconnaissance de son pays natal par les instances internationales pour en devenir le porte-drapeau à Rio, puis pour lui offrir, 48 heures plus tard, sa première médaille d'or. «J'ai toujours voulu montrer au monde que le Kosovo n'était pas qu'un pays qui a connu l'horreur de la guerre», a scandé Kelmendi. Îles Fidji Qualifiées pour la première finale du tournoi olympique de rugby à sept, les Îles Fidji ont vu les choses en grand pour permettre à un maximum d'habitants d'assister à la rencontre, des entreprises n'hésitant pas à fermer leurs portes pour libérer leurs employés. Leur sacre, le premier de l'histoire de l'archipel aux Jeux, a provoqué des scènes de liesse, notamment dans la capitale, Suva. Le Premier ministre, Vorege Bainimarama, a même décrété un jour férié. «C'est l'histoire en marche, a-t-il justifié. Aujourd'hui, nous sommes tous fiers d'être Fidjiens. ça situe les Fidji sur une carte, ce tout petit point. Là, on va le regarder ! Les gens font la fête depuis trois jours, chacun festoie avec l'autre… Notre productivité a été nulle ces derniers jours, mais j'espère que maintenant, elle va exploser!» Vietnam En quinze participations aux Jeux d'été, le Vietnam n'avait remporté que deux médailles d'argent, en 2000 (Tran Hieu Ngan en taekwondo) et 2008 (Anh Tuan Hoang en haltérophilie). Au lendemain de la cérémonie d'ouverture, Hoang Xuan Vinh est devenu le premier champion olympique de l'histoire de son pays, en remportant la finale du tir au pistolet à 10m. «Cette victoire vient de l'esprit de courage et de la détermination de l'athlète, de ses entraîneurs et des investissements faits avant les Jeux», s'est félicité le ministre des Sports de l'Etat communiste, Nguyen Ngoc Thien. De nombreux Vietnamiens se sont surtout réjouis de voir la Chine, leur vieil ennemi, échouer à la troisième place : «C'est notre plus grande joie», a ainsi écrit sur Facebook une célèbre animatrice, Nguyen Cao Ky Duyen.