Quand cet article paraîtra, Taoufik Makhloufi en aura fini avec la finale du 800m des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Quelques heures plus tard, c'est-à-dire ce matin, à partir de 10h30 (14h30 en Algérie), dans la métropole brésilienne débuteront les séries du 1500m, une épreuve à laquelle il compte participer puisqu'il en est le champion olympique en titre. Nous disons bien il compte, ce qui veut dire qu'il n'y a rien d'officiel de ce côté. Makhloufi est inscrit pour courir le 1500m mais il peut se retirer avant que les séries ne débutent. Sera-t-il de la partie ce matin ? On ne le saura que juste avant le démarrage des séries, puisque au moment où ces lignes ont été rédigées, les start-lists (listes de départs) de ces épreuves n'étaient pas encore divulguées par les organisateurs. De fait, avant chaque épreuve, il y a une réunion technique que tient l'IAAF avec les représentants des pays participants, et c'est à ce moment-là que la décision finale concernant un athlète est prise. On ne peut que spéculer Après son succès dans sa série du premier tour du 800m, Makkhloufi avait laissé planer le doute. «Je suis engagé sur le 1500m mais je n'ai pas encore décidé si je vais le courir ou non», nous avait-il déclaré. Avec les confrères présents ici à Rio, nous nous sommes mis à spéculer sur ce qu'il compte faire. «Il va gagner une médaille sur le 800m et il va se retirer du 1500m», avons-nous pensé. «S'il ne gagne rien dans le 800, il va se jeter tête baissée dans le 1500m pour défendre son titre olympique et tenter d'obtenir une autre médaille sur cette distance», avons-nous également estimé. Le scénario qui est préparé, nul ne le connaît en dehors de l'athlète et de son entraîneur. Il va donc falloir user de la formule ‘'wait and see» (attendons pour voir). Ce matin, on verra. Kiprop en grand favori S'il s'engage dans le 1500m, Taoufik Makhloufi sera précédé d'une renommée qu'il n'avait pas à son arrivée aux Jeux olympiques de Londres il y a quatre ans. A l'époque, il n'était pas très connu, et pour tout dire, même la Fédération algérienne d'athlétisme ne misait pas trop sur lui. Dans la capitale anglaise, il avait remporté l'orolympique, ce qui lui a donné un tout autre statut. Le Makhloufi qui pourrait s'aligner aujourd'hui dans une des séries du 1500m sera vu d'un tout autre œil par ses adversaires. Il a un nom et un titre à défendre. Sur ces quatre dernières années, il a pu rester dans le top 5 des meilleurs athlètes mondiaux de la distance, mais force est de reconnaître qu'il a des difficultés à battre les meilleurs. Notamment un certain Asbel Kiprop qui sera, à Rio, le grand favori pour la médaille d'or. Champion olympique à Pékin en 2008, champion du monde en 2013 à Moscou et en 2015 à Pékin, le Kenyan était passé complètement à côté de la finale du 1500m des Jeux de Londres en 2012. La saison dernière et depuis le début de la présente saison, il a fait montre d'une très grande aisance dans les courses qu'il a disputées (y compris sur les miles) et qu'il a remportées hormis celle du meeting de Monaco, le 15 juillet dernier, où il n'avait fini que 5e. Ce jour-là, Makhloufi l'avait battu, mais il s'était contenté de la troisième place derrière deux autres Kenyans, Kwemoi et Manangoi, qui seront de redoutables adversaires à Rio. On ajoutera le Marocain Abdelaati Iguider, troisième à Londres et troisième des Mondiaux de Pékin l'année dernière. Comme quoi Makhloufi devra être fort, très fort, s'il compte refaire le coup de Londres d'il y a quatre ans. Une chose est sûre, il nous semblait lors des courses du 800m dans une forme appréciable, mais la forme est une chose et le tonus une autre. Et du tonus, il en aura besoin, s'il court ce 1500m, pour aller vers une médaille olympique.