Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, adressera un message aux Algériens à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam. évènement hautement symbolique dans la guerre de libération nationale, le congrès d'Ifri Ouzellaguen (Béjaïa), qui s'est tenu le 20 août 1956, fut une étape importante dans l'édification du futur Etat algérien. Comme il a tenu à le faire l'an dernier à l'occasion de l'anniversaire de l'offensive du Nord-constantinois de 1955, le chef de l'Etat profitera de cette occasion pour fairpasser des messages à la nation dans une conjoncture pour le moins particulière. La lettre de Bouteflika «sera lue par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni», indique une source gouvernementale. Zitouni sera le représentant des autorités pour les activités officielles de cette Journée du Moudjahid. Il assistera, selon le programme élaboré au niveau local, à la cérémonie de recueillement à la mémoire des martyrs de la Révolution, à des conférences-témoignages, et effectuera une visite au musée d'Ifri-Ouzellaguen. Le dernier message du locataire du palais d'El-Mouradia au peuple remonte au 5 juillet dernier. À l'occasion de la double fête de l'indépendance et de la jeunesse, Abdelaziz Bouteflika avait appelé la jeunesse «à réaliser un sursaut pacifique et généreux pour gagner la bataille du développement». Une bataille, avait-il ajouté, qui «est au-dessus de tous les clivages politiques, idéologiques, ou de quelque autre nature qu'ils soient». Quant aux acteurs politiques, le chef de l'Etat les a appelés à «concourir au débat et aux propositions de solutions, dès lors que l'enjeu n'est pas le pouvoir ou l'opposition, mais bien le devenir économique du pays et le sort de toute la population». Que dira donc cette fois-ci le Président ? Lui dont les «sorties» sont devenues rares, et surtout très attendues de la classe politique et des citoyens. Dans une conjoncture économique difficile, les mots seront certainement ceux de l'espoir pour l'avenir, et en même temps de la prudence dans les dépenses publiques. Aussi, ce message qui intervient à la veille de la rentrée sociale qui s'annonce «chaude», selon les avertissements des acteurs du front social, sera celui de l'apaisement. Bouteflika cherchera les moyens de convaincre les travailleurs d'effectuer une rentrée dans le calme. Sellal, le grand absent ? Sur le plan politique, à moins qu'il n'envoie encore une fois des fléches à l'opposition qui a critiqué les deux lois votées au Parlement, relatives au Code électoral et à la Haute instance de surveillance des élections, le président défendra son bilan et ses «réalisations». Quoi qu'il en soit, c'est un message auquel toute l'attention doit être accordée. Par ailleurs et contrairement à lui, le Premier ministre Abdelamalek Sellal, annoncé depuis longtemps à Béjaïa à cette occasion, serait absent. Notre source explique que «jusqu'à présent, aucun déplacement (de Sellal) n'est prévu dans l'agenda». Le chef de l'Exécutif qui, en 2015, avait participé aux activités officielles de la même journée, à l'occasion du 60e anniversaire de l'offensive du Nord-constantinois, a pourtant promis d'être à Ifri pour le soixantième anniversaire du Congrès de la Soummam. Promesse oubliée ! Il est admis, en tout cas, que les raisons de cette «absence» sont multiples, surtout que les partis de l'opposition et la société civile seront présents en force à cette commémoration. Le FFS et le RCD, partis traditionnellement ancrés dans la région, ont prévu des rassemblements, tandis que les gardes communaux, acteurs et victimes de la décennie noire, se préparent pour un congrès national sur place. Sellal qui a dû, en 2014, annuler son meeting à Béjaïa, ne veut certainement pas risquer de se retrouver dans une situation similaire.