Le Gabon est confronté à des émeutes qui peuvent déstabiliser ce pays livré à une confrontation opposant les partisans du candidat à l'élection présidentielle, Jean Ping, au président sortant, réélu il y a quelques jours. La situation se complique avec l'appel lancé par Jean Ping au président français Hollande pour intervenir au Gabon. Des affrontements enregistrés au lendemain de la réélection du président Ali Bongo, ont fait un policier tué, samedi, d'après le gouvernement, tandis que l'opposition parle de «25 morts» à Libreville. Depuis vendredi, l'ancien ministre d'Omar Bongo, et candidat à la fonction suprême, assure qu'il est «le président». L'opposant d'Ali Bongo remet en question le dépouillement en faveur de son adversaire dans sa province d'origine, basculant le vote en faveur du président sortant. La communauté internationale s'interroge elle aussi et réclame plus de transparence dans la publication des votes. Pourtant, il n'entame pas de recours devant la Cour constitutionnelle comme la loi gabonaise le permet. Jean Ping a lancé un appel au président français Hollande pour une ingérence au Gabon. Cette ingérence peut compliquer la situation dans ce pays, au détriment de la paix et du peuple gabonais. Engagée en Libye, en Syrie et ailleurs, la France trouverait des obstacles dans l'ingérence au Gabon. L'opinion publique africaine peut évoquer la réinstauration de la «Françafrique». A un an de l'élection présidentielle pour laquelle François Hollande souhaite se présenter, l'ingérence pourrait donc écorner l'image du président sortant, déjà au plus mal dans les sondages, d'après des observateurs. Interrogé sur France 2, Jean-Marc Ayrault a exclu vendredi matin que la France s'ingère dans les affaires intérieures du Gabon, ancien pilier de la «Françafrique». «Nous sommes des partenaires de l'Afrique mais nous ne voulons en aucun cas nous ingérer dans les affaires intérieures des pays. Ce serait irrespectueux pour les Africains.» Il est donc très peu probable que Hollande accepte l'ingérence au Gabon dans la conjoncture politique actuelle.