Le Premier ministre, Abdelmalek sellal, se dit optimiste quant à l'avenir économique du pays. Il s'est montré très serein devant l'insistance des journalistes qui l'ont interpellé hier, en marge de l'ouverture de la session parlementaire au Sénat. «En 2017, les grands équilibres macroéconomiques seront préservés. Le PIB va augmenter. La production et la productivité seront boostées», a-t-il souligné. Sellal s'est montré satisfait des performances de son équipe : «L'industrie a connu une très grande évolution. En 2017, l'Algérie ne va plus importer le ciment. Nous allons en exporter. Les secteurs de l'agriculture et de l'industrie ont réalisé une croissance de 7%». Sellal, qui répondait à une question sur les grands axes de l'avant-projet de loi de finances 2017, a reconnu que les deux dernières années ont été difficiles suite au choc pétrolier. Cela a amené le gouvernement, notamment dans le cadre de l'avant-projet de loi de finances qui sera examiné cette semaine, à «introduire de grandes réformes sans pour autant abandonner le chapitre social de la politique gouvernementale». «Nous allons continuer à construire des écoles et des logements. Nous soutiendrons davantage le secteur de la santé», a-t-il affirmé. Sur les augmentations prévues dans ledit projet, Sellal est resté évasif : «Nous n'avons pas encore pris de décisions définitives. Mais même si des augmentations sont retenues, elles seront minimes. Nous sommes là pour défendre le citoyen», a-t-il promis. Le premier ministre a fait savoir, par ailleurs, que des mesures seront prises pour développer l'industrie technologique. Pour ce qui est de la retraite anticipée, le même responsable a assuré que les métiers pénibles seront déterminés en association avec les partenaires économiques et sociaux. Cette notion de «métier pénible» a fait couler beaucoup d'encre, sans qu'un rayon de lumière apparaisse dans le dossier. Quels critères objectifs pour définir la pénibilité ? Les sections syndicales de plusieurs branches se sont penchées depuis plusieurs jours sur le problème. Mais des revendications de toute sorte, allant des plus fantaisistes aux plus étayées, ont été présentées devant les représentants des travailleurs. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a adressé fin juillet à toutes les fédérations de la centrale syndicale, une correspondance à travers laquelle il leur a demandé d'établir une liste de métiers dont la pénibilité peut justifier le départ en retraite anticipée. Mais définir la nomenclature des métiers pénibles est une tâche difficile. Chaque partie avance des arguments, en toute apparence valables, pour faire valoir des profils de métiers pénibles. C'est un travail «aléatoire» dans une situation où il n'y a pas de critères et de données susceptibles de faire un travail complet et correct. Au mois d'août, le secrétaire général de l'UGTA a déclaré que la liste des métiers pénibles n'est pas encore dressée, précisant que «la question est très sensible et délicate». Les différentes branches de métiers invitées à la réflexion sur les métiers pénibles rivalisent d'arguments pour introduire les métiers qu'elles jugent pénibles dans cette fameuse liste que le gouvernement attend depuis plusieurs semaines. L'UGTA s'est basée sur trois critères pour asseoir cette liste : les heures supplémentaires, l'exposition à des maladies et les conditions climatiques.