L'assaut surprise mené dimanche et lundi par les forces du général Haftar contre les terminaux de pétrole complique le chaos libyen où une bataille directe opposant ses hommes et les brigades du gouvernement de concorde nationale. Après un été d'affrontements meurtriers, les brigades de combattants libyens placées sous l'autorité du gouvernement de concorde nationale semblent proches d'une victoire totale à Syrte. La ville était occupée par les extrémistes de Daech depuis février 2015, qui sont désormais retranchés dans quelques endroits. Mais à 200 kilomètres plus à l'est, dans le Croissant de pétrole, un nouveau front pourrait s'ouvrir dans les jours ou les semaines à venir. Dimanche, les troupes du général Haftar qui refuse la tutelle du gouvernement de concorde nationale, ont pris d'assaut les terminaux de pétrole de nombre de provinces, dont ceux de Ras Lanouf et Zoueitina. Ces sites portuaires, principaux débouchés de la production de brut libyen, étaient jusqu'à présent tenus par les gardes des installations de pétrole, une milice dirigée par Ibrahim Jadhran. Ibrahim Jadhran avait rejoint, en début d'année, le gouvernement de concorde nationale. Les gardes des installations de pétrole avaient lutté contre des incendies provoqués par Daech. Ces mêmes gardes viennent d'être attaqués par les éléments du général Haftar. Le gouvernement de concorde nationale a réagi, dès dimanche, à l'attaque menée par les hommes du général Haftar, en dénonçant une «agression flagrante contre le peuple libyen, qui porte atteinte à la souveraineté nationale». Dans un communiqué, il a appelé les combattants loyalistes à contre-attaquer, écrivant que «toutes les unités militaires doivent accomplir leur devoir national avec courage et sans hésitation». Le danger de confrontation plane en Libye, pays déjà livré à Daech. Des observateurs craignent qu'une confrontation opposant les éléments du général Haftar aux forces du gouvernement de concorde nationale profitent à Daech qui allait être défait après des combats. Les Américains qui mènent des frappes aériennes en Libye contre Daech, et les Européens, ont dénoncé l'attaque menée par les éléments du général Haftar. Les forces politiques libyennes discuteront de la paix en octobre en Algérie, d'après une agence de presse russe. L'attaque par les éléments du général Haftar contre des terminaux de pétrole met l'économie libyenne à rude épreuve, tandis que ce pays connaît des problèmes socio-économiques depuis 2011, année pendant laquelle une ingérence militaire a été menée par l'Otan, bénéficiant à Daech.