Séisme dans le monde du sport. Moins d'un mois après la fin des Jeux olympiques de Rio, des pirates informatiques ont hacké les données de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qu'ils ont ensuite diffusées sur un site Internet. Ce groupe, les «Fancy Bears» (les Ours Chics), se revendique d'Anonymous. Pour récupérer ces informations, ils ont piraté la base de données sur laquelle l'AMA enregistre et regroupe les dossiers médicaux et les informations liées aux contrôles antidopage des athlètes, dont ceux ayant participé aux JO de Rio. Mardi, les Fancy Bears ont diffusé une première partie des données. Dans cette première salve, plusieurs athlètes américains, et non des moindres, sont nommés. Simone Biles, la gymnaste multi-médaillée olympique à Rio, prendrait régulièrement des amphétamines, tandis que les sœurs Vénus et Serena Williams, qui brillent en tennis, utiliseraient différents produits médicaux stimulants, révèlent les pirates, qui, en préambule de ces révélations, affirment «vouloir un sport propre et fair-play». Ce piratage informatique a été confirmé par l'AMA, précisant qu'il provenait d'un groupe russe. «L'AMA condamne ces attaques qui visent à nuire à son travail et à la lutte antidopage dans son ensemble, explique dans un communiqué Olivier Niggli, son directeur général. Nous avons été informés par les autorités que ces attaques venaient de Russie. Ces actes criminels compromettent grandement l'effort de l'ensemble de la communauté anti-dopage pour réétablir sa confiance en la Russie après les révélations du rapport McLaren». Une enquête a été ouverte. Le scandale de dopage en Russie, juste avant les JO, avait déjà été révélé par le piratage d'un compte Adams, le réseau sur lequel sont entreposées les données médicales des athlètes.