Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelouahab Nouri, a limogé le directeur de cette structure, la semaine passée, a-t-on appris de sources sûres. Selon nos sources, le directeur n'est pas encore remplacé car, a-t-on expliqué, «personne ne veut occuper ce poste, en raison des problèmes auxquels le parc est confronté». C'est le 25 août que le scandale a éclaté lorsque le ministre du Tourisme, lui-même, avait dénoncé l'attribution illégale des terrains de ce parc qui était destiné à constituer un parc citadin de villégiature pour les habitants de la capitale. «Des lots de terrain ont été distribués dans un irrespect total de la législation et loin de toute transparence, en vue de l'implantation de projets imaginaires, représentés pour la plupart d'entre eux par des fast-foods», avait dévoilé le ministre. Le limogeage du directeur de Dounia Parc sera-t-il suivi par d'autres mesures ? Des poursuites judiciaires seront-elles engagées contre les responsables de ces actes ? Toutes nos tentatives de joindre la chargée de communication du département de Nouri pour avoir des détails ont été vaines, au moment où les responsables claironnent sur le droit des journalistes d'accéder aux sources d'information. Aujourd'hui, le site destiné à abriter le parc donne une image désolante d'une structure à l'abandon. Le fait qu'il soit inauguré dans son état est en soi un scandale. C'est comme inaugurer un espace désertique clôturé ! Le limogeage du directeur du parc remet-il en cause les déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a nié l'existence d'un scandale ? Sellal avait affirmé qu'il s'agissait «d'une erreur qui a été réparée». «Le caractère particulier du parc ne permet pas l'ouverture de commerces (fast-foods). Mais il s'agit d'une erreur qui a été réparée», avait-il dit. Lorsque le ministre du Tourisme avait divulgué l'affaire, tous les soupçons étaient dirigés vers son prédécesseur à la tête du secteur, l'actuel sénateur, Amar Ghoul. Ce dernier s'est défendu en rejetant toutes les accusations. «Le Premier ministre a tranché l'affaire de Dounia Parc. Je n'ai rien à ajouter à ce qu'il a dit. Abdelmalek Sellal a été clair, net et précis sur ce sujet. Sa déclaration a clos définitivement ce dossier. Le Premier ministre a fermé la porte devant toutes les surenchères et les mauvaises interprétations. Il a bien expliqué qu'il s'agit d'un simple dysfonctionnement, d'une simple erreur qui est déjà réglée. Le problème ne se pose donc plus. Il n'y a plus d'affaire Dounia Parc», a réagi Amar Ghoul lors d'une conférence de presse. Selon lui, cette erreur a été commise par la société de gestion du Parc Dounia. «Je ne suis pas concerné par cette affaire. Je ne l'ai jamais été d'ailleurs. Je ne détiens aucun élément sur ce dossier», a-t-il ajouté. Il reste à se demander si une enquête sérieuse sera ouverte et si les responsables seront sanctionnés. S'il est établi que le parquet ne s'autosaisira pas de l'affaire, il serait intéressant de s'interroger sur les intentions du ministre Nouri après que son collègue de la justice lui ait préconisé un dépôt de plainte. Interrogé sur ce dossier, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a évoqué l'article 32 du code de procédure pénale. L'article stipule : «Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit, est tenu d'en donner avis sans délai au ministère public et de lui transmettre tous les renseignements, procès verbaux et actes qui y sont relatifs.»