Plus de 13 000 cas de branchements illicites ont été enregistrés dans les quatre derniers mois dans le secteur des ressources en eau, dont 2400 cas ont été portés à la connaissance de la justice. C'est qu'a révélé hier le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, en dénonçant «la mauvaise gestion des responsables régionaux». S'exprimant en marge d'une réunion des cadres du secteur à Alger, le ministre a déclaré que la lutte contre le gaspillage des ressources en eau est primordiale. «La bonne gestion sera le plus important point dans notre nouvelle politique. On a réalisé des stations de dessalement de l'eau de mer qui ont augmenté le taux de traitement de l'eau potable de 70 000 m3/jour à 500 000 m3/jour. Neuf nouveaux barrages seront opérationnels avant la fin de l'année 2017. On devra travailler de manière efficace pour bien gérer cette ressource», a-t-il déclaré. «Il y a environ 3,6 milliards m3 d'eau potable disponible au niveau national. Mais cette quantité diminue à cause des fuites et de la mauvaise gestion», a-t-il ajouté. Ouali a précisé que le ministère a installé des commissions au niveau de chaque wilaya, dans le but de contrôler la gestion du secteur. S'adressant aux cadres, il a mis en garde les responsables, en insistant sur «la maintenance des structures réalisées et la gestion exemplaire de l'eau au niveau local. Citant certains cas, à l'instar de celui de la daïra d'Azazga (Tizi Ouzou), où des quantités d'eau importantes se perdent au vu et au su des responsables qui tardent à agir», il dira que «cela relève de l'insouciance, sinon de l'incompétence à assumer les missions de proximité». Pour le ministre, cela relève carrément «de la nécessité d'améliorer le service public». Pas d'augmentation des prix Abdelkader Ouali a annoncé que le ministère a renouvelé, pour une durée de deux ans, le contrat de gestion de l'eau et d'assainissement à Alger signé avec le groupe français Suez Environnement, ayant permis la création de l'entreprise Seaal. Le contrat en question avait expiré le mois d'août. L'autre annonce du ministre porte sur l'investissement ouvert au privé dans la gestion des déchets et le tri sélectif. «Nous avons reçu plusieurs propositions de la part des entreprises désirant investir dans le cadre du tri sélectif, le transport des déchets ménagers et le recyclage. Nous étudions ces propositions que nous jugeons importantes et apporterons des solutions pour la gestion des déchets», a-t-il expliqué, invitant les industriels à prendre en charge leurs déchets et rejets. S'agissant de la question de l'éventuelle augmentation des prix de l'eau potable, Ouali est resté évasif, en soulignant que le client qui consomme plus payera plus, sans fournir plus de détails.