Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a affirmé que la surface des terres agricoles sera élargie à 9 millions d'hectares en 2019. Si la facture des importations des céréales (blé, maïs et orge) a baissé de plus de 28% durant les quatre premiers mois de 2016, l'Algérie peine encore à réaliser une production satisfaisante de blé. Ce produit, qui au plan international demeure au centre des enjeux stratégiques, est cultivé à une moyenne de 37 millions de quintaux annuellement. Abdeslam Chelghoum, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a lié la baisse de la production à la surface agricole qui, à ses yeux, n'est pas suffisante. «La surface agricole n'est pas assez importante pour pouvoir répondre à toutes les demandes de blé et de fourrage…», a-t-il affirmé hier en marge de sa réunion avec les cadres du secteur. Le ministre reconnaît que l'effort consenti ne peut être apprécié sur une année ou deux. «Nous sommes à une moyenne de 37 millions de quintaux production, alors que nous étions à 10 et 12 millions pendant une certaine période» a-t-il ajouté. Le premier responsable du secteur de l'agriculture a indiqué qu'un effort est actuellement mené pour, justement, élargir cette surface en passant de 8,5 millions à 9 millions d'hectares à l'horizon 2019. «Ceci va nous permettre de mieux planifier les opérations et notre stratégie dans les différentes filières». Lors d'une réunion des cadres du secteur, le ministre rappelle l'évolution «notable» du secteur agricole au cours des dernières années. «L'ensemble des filières agricoles ont permis d'approvisionner le marché local et de couvrir à hauteur de 72% les besoins alimentaires du pays», selon Chelghoum. Ce développement, dit-il, est une nécessité «absolue» face à la crise économique mondiale et la chute du prix du pétrole. 40% des terres +en jachère C'est justement pour y faire fasse que le premier responsable du secteur a réuni les cadres et leur a lancé les nouvelles directives et orientations. Le ministre s'est d'abord longuement exprimé sur l'amélioration de la productivité en matière de céréales. Elle s'impose, dit-il, par le recours à la pratique de l'irrigation. Il a souligné dans ce sens que la rareté et/ou la répartition irrégulière des pluies dans le temps et l'espace rendent le développement agricole «tributaire» de la gestion des ressources naturelles. C'est, ensuite, l'exploitation des terres agricoles dans «leur totalité» que devront prendre en compte les professionnels du secteur, cadres et agriculteurs. L'accroissement de la production agricole «exige une exploitation optimale des ressources en sols cultivables», insiste le ministre. Avant de souligner qu'actuellement, 40% des terres agricoles utiles sont laissées en jachère. Un programme a été, cependant, élaboré pour réduire cette surface et augmenter le potentiel productif. Il y projette la récupération de 576 000 hectares, soit 20% de la jachère totale. 432 000 hectares seront consacrés à la culture fourragère et 144 000 hectares aux légumineuses alimentaires. Par ailleurs, le recours aux capitaux privés devient, reconnaît le ministre, «primordial» face aux impératifs socio-économiques actuels. Dans son allocution d'hier, Chelghoum a révélé qu'une partie du foncier est mise à la disposition des investisseurs privés, sans ou avec un partenariat local ou étranger. Il indique, dans ce sillage, que les banques seront appelées à faciliter les crédits aux agriculteurs.