Le MO Béjaïa a réussi, dimanche soir à Rabat, un authentique exploit en se qualifiant en finale de la Coupe de la CAF. C'est un coup de maître pour un coup d'essai. Les Mobistes ont atteint la finale dans leur première participation à une compétition internationale. C'est une magnifique épopée. Personne ne les attendait à ce niveau, eux qui étaient il y a trois ans seulement en division amateur. Après avoir remporté la coupe d'Algérie en 2015 où ils avaient également arraché la seconde place du championnat, les camarades de Malek Ferhat ont poursuivi sans trop de bruit leur ascension et fait sensation déjà en Ligue des champions en éliminant deux cadors du continent, l'Ashanti Gold du Ghana et le Club Africain de la Tunisie avant de frôler l'exploit devant le Zamalek d'Egypte, néo-finaliste de la C1 africaine. Reversé en Coupe de la CAF, Yaya and Co ont créé une grosse surprise en éliminant une autre grosse cylindrée, l'ES Tunis, validant ainsi en beauté leur ticket pour la phase des poules qu'ils ont entamée dans des conditions très délicates. Le club a connu une crise sans précédent cet été. Il a perdu son coach, Abdelkader Amrani, et plusieurs cadres, à savoir Okacha Hamzaoui, Zahir Zerdab, Zidane Mebarakou, Mohamed Ndoye, Lyes Boukria et autre Ami Aguid, sans oublier Abdelkader Messaoudi et Samir Benali, partis eux aussi avant la fin de la phase des poules. La direction du club n'a pas été épargnée par le vent du changement. Les trois premiers décideurs, Farid Zizi, Boubekeur Ikhlef et Arab Benai ont décidé de se retirer. Le jeune actionnaire et homme d'affaires émigré, Zahir Atia, a pris son courage à deux mains et décidé de prendre les destinées d'un club dans la tourmente, criblé de dettes. «Au mois de juin lors que j'ai été élu à la tête du club, on n'avait pas d'équipe. Avec rien, on a fait quelque chose d'exceptionnel», s'enorgueillit Atia qui a convaincu son ami Nasser Sandjak de prendre les commandes de l'équipe, tout en recrutant quelques joueurs éléments de métier et de valeur, à l'image des deux anciens canaris, Kamel Yesli et Faouzi, l'auteur du but de la qualification pour la finale de cette Coupe de la CAF, dimanche soir à Rabat, face au FUS, vainqueur de l'épreuve en 2010. Sandjak et son bras droit, Lakhdar Adjali, ont formé un véritable commando qui a surmonté tous les obstacles et arraché avec brio cette qualification historique pour la finale de la C2 africaine en terre marocaine. Les coéquipiers de l'excellent Chemseddine Rahmani ont promis de marquer l'histoire du MOB et ils l'ont fait. Cette date du 25 septembre 2016 restera à jamais gravée dans l'histoire de la formation la plus populaire de la Soummam, qui a intégré le club restreint des finalistes algériens dans les compétitions africaines. Les protégés de Sandjak ne comptent nullement s'arrêter là. Ils veulent aller au bout du rêve et réussir le plus beaux des exploits, celui de remporter le trophée devant le grand favori, le TP Mazembe, champion d'Afrique sortant, aux dépens de l'USMA. Ils tiennent à venger les Usmistes, à forcer le destin et à marquer davantage les esprits. Dans le football, tout est possible. L'impossible n'est pas mobiste et n'est pas algérien. Bon vent. Impressions : Hoalid Regragui (entraîneur du FUS de Rabat) : «Les Béjaouis méritent leur qualification» «En vérité, on a très bien joué durant toute la rencontre, que ce soit en première ou en deuxième période, on s'est créé beaucoup d'occasions, et on en a manqué autant. Par la suite, on a réussi à marquer notre but au bon moment, mais on s'est fait avoir dans un temps plus délicat encore. Béjaïa a eu de la chance en inscrivant ce but, sinon ils méritent de se qualifier». Faouzi Rahal (auteur du but de la qualification) : «Je dédie cette qualification à tout le peuple» «Tout le monde croyait que le zéro à zéro du match aller était un mauvais résultat, mais nous les joueurs, à aucun moment, on ne s'est dit que c'était fini. On a réalisé une rencontre pleine de courage qui restera dans l'histoire du club. On n'a pas abdiqué et on s'est jeté devant corps et âme. Je dédie à tout le peuple cette qualification et à tous ceux qui nous ont fait confiance jusqu'à présent».