La non-gestion des déchets industriels en Algérie constitue un problème d'environnement et de santé humaine de plus en plus compliqué. Cette situation a un impact négatif sur l'économie nationale qui connaît, d'ores et déjà, un ralentissement sensible, suite à la chute des cours du pétrole. A cet effet, le gouvernement a pris le taureau par les cornes en adoptant, depuis l'année 2001, la loi 01-19 du 12 décembre 2001, relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets. Partant, la valorisation des déchets industriels par leur recyclage et leur réemploi constitue une préoccupation majeure des autorités algériennes. Cela s'est traduit par la conception et la mise en œuvre de plusieurs projets dont, notamment, le Programme national de gestion des déchets industriels et spéciaux (Pnagdes), mis en place en 2006, afin de trouver des solutions pour le traitement de ce type de déchets. «Mais beaucoup reste à faire sur le terrain, car la plupart des industriels ne respectent pas la réglementation en vigueur sur le tri des déchets», regrette le directeur général de l'Agence nationale des déchets (AND), Karim Oumane. S'exprimant lors d'une conférence de presse au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Oumane a mis l'accent sur l'urgence de trouver des solutions concrètes à la problématique du traitement des déchets industriels qui font perdre au pays 38 milliards DA par an. Selon une étude de la GIZ, la quantité annuelle des déchets industriels en Algérie est estimée à 2 547 000 tonnes. Les déchets d'emballage et de plastique sont d'environ 1, 2 million de tonnes/an, alors que ceux des pneus usagés sont de plus de deux millions d'unités/an. Il y a aussi les déchets des huiles et lubrifiants à hauteur de 110 000 tonnes/an et les déchets électroniques, électriques et électroménagers, à 173 800 tonnes/an. Sur un autre plan, et au-delà de la finalité de la protection de l'environnement visée par la valorisation des déchets, la dimension économique est recherchée à travers cette action de récupération et de valorisation des déchets. Un Salon international en octobre La réduction des ressources financières extérieures de l'Algérie incite à rechercher de nouvelles voies et de nouveaux moyens pour contribuer à la substitution des importations par la production locale. C'est dans ce cadre que la Caci organise, du 5 au 8 octobre, au Palais des expositions (Pins maritimes), un Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets industriels «Revade», dédié à la collecte, au tri, au transport, au traitement, à la valorisation et au recyclage des déchets industriels. Le but de cet évènement, premier du genre, est d'encourager l'investissement et la création de nouvelles entreprises dans le domaine du traitement des déchets industriels. Il s'agit aussi de promouvoir et de développer la gestion et la valorisation de ces déchets. L'Andi a recensé, l'année dernière, 88 micro-entreprises spécialisées dans la récupération et la valorisation des déchets, dont 60 seulement sont opérationnelles.