Une soixantaine d'habitants du village Sidi Saâd (Iômaren) à l'est de Chaâbet El Ameur, dans la wilaya de Boumerdès, ont fermé hier le siège de l'APC pour protester contre leurs conditions de vie. Les protestataires ont empêché l'accès aux locaux de l'assemblée à tout le personnel, y compris le maire. En effet, ils réclament le revêtement de la route du village, qui n'a connu, selon eux, aucun aménagement depuis 1988, date de sa réalisation et dénoncent leur « mise à l'écart par les autorités ». Longue de 2 km, ladite route se trouve dans un état de dégradation avancé. « Le transport est absent à cause de l'état déplorable de cette route. Nous descendons au village limitrophe Aït Ibrahim et nous continuons à parcourir les deux kilomètres à pied », nous déclare un membre du comité du village. « Les responsables locaux, à leur tête le chef de daïra des Issers, nous ont promis depuis plus de deux ans le revêtement de cette route, mais à ce jour rien n'est encore fait pour soulager nos souffrances », dira-t-il encore. « Il y a cinq jours nous avons perdu un père de famille qui était gravement malade qui nécessitait un transfert en urgence vers l'hôpital. Faute de moyens de transport, il a rendu l'âme en cours de route », se désole encore un autre villageois. Les manifestants réclament aussi le revêtement de la piste menant au village Béni N'Tass. Celle-ci a été ouverte, selon le maire de Chaâbet, par les services des forêts dans le cadre du PPDRI. En outre Iômaren est dépourvu de toutes infrastructures de bases. Les écoliers sont scolarisés au niveau de Béni N'Tass. Ils endurent d'énormes difficultés pour rejoindre les bancs d'école, notamment en période hivernale. Le ramassage scolaire est totalement absent. Les collégiens et les lycéens sont contraints de parcourir les deux kilomètres à pied pour rejoindre Aït Ibrahim afin de prendre le transport en direction du chef-lieu communal où ils sont scolarisés. La même situation est vécue par les malades qui se rendent à la salle de soins se trouvant à Béni N'Tass pour se faire soigner. « Nous sommes dans l'isolement total, personne ne daigne lever le doigt pour nous faire sortir de l'enclavement », lâche un vieillard venu exprimer sa colère. Les habitants subissent aussi la pénurie d'eau qui frappe de plein fouet toute la commune. Approché, le P/APC de Chaâbet précise que les revendications des villageois sont légitimes. Il nous dira cependant que « le revêtement de la route du village Sidi Saâd est prévu dans le cadre du plan quinquennal 2010-2015 ». Pour les écoliers, le P/APC a promis l'affectation d'un bus de ramassage scolaire au profit du village.