Enfin, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, fera bien sa rentrée politique dimanche prochain à l'occasion d'une réunion du Bureau politique de son parti. Amar Saâdani, absent depuis plus de quatre mois, a entretenu le suspense autour de sa disparition des radars, lui qui est habitué à attirer les projecteurs. Selon Ahmed Boumehdi, jusque-là secrétaire général par intérim du Front de libération nationale (FLN), Saâdani a repris depuis quelques jours ses fonctions. «Dès son retour du pèlerinage, il s'est remis à gérer le plus normalement du monde les affaires du parti, et il est tout à fait normal que ce soit lui qui préside la prochaine réunion du bureau politique», nous a déclaré Boumehdi, joint par téléphone. Et d'ajouter que «la question de savoir si Saâdani sera présent ne devrait même pas se poser». «C'est la presse qui cherche seulement à spéculer», conclut-il. Mais force est de constater qu'avec l'imprévisible patron du FLN, tout est possible. Annoncé d'ailleurs à plusieurs reprises, notamment lors des deux dernières activités où le parti a installé une commission d'étude et de prospective et réuni sa commission chargée de l'information, l'atypique Amar Saâdani avait déçu plus d'un. C'est pourquoi il faut toujours s'attendre à des surprises de dernière minute. Le doute est d'autant plus permis que l'on sait que même le fax envoyé aux médias annonçant la réunion du 2 octobre prochain ne précise pas qui de Boumehdi ou de Saâdani la présidera. Très attendu, le secrétaire général du FLN fera certainement l'événement du début de la semaine prochaine. Amar Saâdani, dont les déclarations font toujours polémique, devra s'exprimer sur beaucoup de sujets d'actualité, politique et économique notamment. La campagne islamiste contre la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, l'épineux dossier de la retraite anticipée, les révélations de corruption par Abdelwahab Nouri, ministre du Tourisme, et de Bakhti Belaïb, ministre du Commerce, l'avant-projet de loi de finances 2017, les élections législatives qui auront lieu durant la même année, et surtout l'appel du groupe des 14 qui a réclamé sa tête, sont autant de questions sur lesquelles le FLN n'a pas vraiment dit son mot. L'absence énigmatique de son patron a, pour ainsi dire, jeté l'ex-parti unique dans une sorte de ‘'panne'' qui l'a fait disparaître de la scène, au moment où son ‘'rival'', le RND, était et est toujours présent sur le terrain. Des sources très proches de Saâdani expliquent son absence par «sa déception» à l'issue du remaniement ministériel de juin dernier. Il n'aurait pas digéré le fait qu'Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence de la république, n'ait pas été éjecté au même titre que Abderrahmane Benkhalfa et Sid Ahmed Ferroukhi, respectivement ministre des Finances et ministre de l'Agriculture, expliquent nos sources. Le SG du FLN avait, en mars, tiré à boulet rouges sur ces trois responsables, en plus de Mohamed Laksasi, alors gouverneur de la Banque d'Algérie (BA). A l'exception d'Ouyahia, ils ont tous été remerciés. D'autres sources font le lien avec le rôle qu'aura à jouer le patron du FLN dans cette prochaine étape qui précède la présidentielle de 2019 et même au-delà, et qui «n'est toujours pas clair».