A défaut d'une décision de gel de la production pour faire remonter les prix du pétrole, les membres de l'Opep, réunis hier à Alger, ont reporté cette décision pour la prochaine session ordinaire, prévue en novembre à Vienne, en Autriche, a-t-on appris de sources concordantes. Pouvant être perçu comme un échec par certains, les ministres membres du cartel, à leur tête le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Boutarfa, avait estimé qu'il s'agissait d'une réussite, puisque la réunion a pu rassembler Iraniens et Saoudiens autour d'une même table. Si cette décision viendrait à se confirmer, les marchés pétroliers seront mis en haleine pendant encore deux mois. Une situation aussi favorable pour les économies des pays producteurs, puisque les prix vont rebondir et seront maintenus pendant cette période. En réalité, le marché a eu déjà des échos favorables aux déclarations du ministre iranien qui a rectifié le tir en annonçant hier qu'il était preneur de toute décision provenant de l'Opep. Hier en clôture, le brent s'échangeait à 49,10 dollars, soit une hausse de 5,55%. Marché des hydrocarbures: L'urgence d'une concertation Les producteurs et consommateurs d'énergie se sont prononcés hier à Alger sur la nécessité de trouver des solutions alternatives pour réguler le marché et aussi agir sur l'offre pour assurer la stabilité des prix. Intervenant sur cette question lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a relevé que la question de la transition énergétique avait constitué un axe important lors des travaux de l'IEF15 : «Il y a une convergence (au niveau du Forum) sur la nécessité que la transition énergétique doit s'opérer». Tout en mettant en avant l'unanimité des participants sur le fait que les hydrocarbures vont «demeurer une énergie nécessaire», il a fait valoir que toutes les parties admettent, en même temps, que «la situation actuelle du marché ne devrait pas porter atteinte à la transition énergétique». Evoquant la situation actuelle du marché des hydrocarbures, Boutarfa, qui a animé la conférence en présence du secrétaire général de l'IEF, Xiansheng Sun, a expliqué que les prix actuels de pétrole n'arrangeaient ni les producteurs ni les consommateurs. Les investissements, a-t-il soutenu, ne peuvent se poursuivre avec des prix à moins de 50 dollars le baril. D'ailleurs, a observé le ministre, les investissements pétroliers mondiaux ont chuté de 50% depuis 2015, en raison de la baisse des cours. Parlant de l'Algérie, il a soutenu que le pays continuera son processus de transition énergétique, ajoutant qu'un programme de 4000 MW d'électricité d'origine photovoltaïque sera lancé avant fin 2016. En outre, il a indiqué que l'Algérie était à pied d'œuvre quant au processus de transition énergétique, précisant que des projets de centrales photovoltaïques totalisant une capacité de 300 mégawatts ont été mis en service en 2016. «Nous y travaillons. Il y a déjà des projets qui sont en service pour quelque 300 MW en centrales photovoltaïques. Il y a un autre programme de 4000 MW qui va être lancé avant la fin de l'année», a avancé le ministre. De son côté, le SG du Forum fait savoir que l'IEF17 aura lieu en 2018 en Inde, alors que deux ans plus tard, ce sera la Chine et la Corée du Sud qui co-accueilleront l'événement.