Lancé en grande pompe en juillet 2013 pour un délai de réalisation de 24 mois, le projet de réalisation d'un téléphérique qui reliera la gare multimodale de Bouhinoun au mont Sidi Belloua, à Redjaouna, est un autre exemple qui illustre l'énorme retard que connaissent quasiment tous les projets dont a bénéficié la wilaya de Tizi Ouzou ces dernières années. Selon une récente déclaration du directeur des transports de la wilaya, M. Naït Youcef, un premier tronçon du téléphérique, notamment celui allant de la gare multimodale de Bouhinoun jusqu'à hauteur du siège de la wilaya, sera livré au cours de l'année 2017. Cependant, le propos est toujours nuancé, car les contraintes et le rythme des travaux du groupement d'entreprises algéro-françaises, à savoir Poma Galski, pour la partie française qui a obtenu le marché équipements, et SNC Bapiva, une entreprise nationale chargée de la partie génie civil, n'augurent pas cette livraison. Le chantier du téléphérique connaît des arrêts qui durent parfois des mois. A la cité 450 logements EPLF de la Nouvelle-ville, juste à côté de la gare multimodale, un pylône a été «planté» là depuis plusieurs mois. Depuis, plus rien. Les contraintes sont toujours là. Une réunion a été tenue il y a quelques jours au siège de la wilaya pour essayer de redynamiser ce chantier et le mener à bon port. Des mesures ont été prises et un plan d'action a été tracé afin de lever l'ensemble des contraintes enregistrées sur le tracé de ce moyen de transport par câble (téléphérique et télécabine), a souligné M. Naït Youcef. Le téléphérique, d'une longueur de 6 km, auquel une enveloppe budgétaire de 5 milliards DA a été allouée, continue de faire du sur- place. Il comporte deux stations de départ et d'arrivée, à Bouhinoune et Redjaouna, ainsi que quatre stations intermédiaires, au niveau de la Nouvelle-Ville, du stade 1er novembre, du siège de la wilaya à côté du CEM Babouche et de l'hôpital Belloua. Le tracé compte un total de 28 pylônes, selon sa fiche technique. Le transport à partir de la gare de Bouhinoune jusqu'à l'hôpital Belloua à Redjaouna sera assuré par le système de télécabines, tandis que le reste du tronçon se fera par téléphérique. La voie ferrée à 75% de taux de réalisation Véritable levier de développement, le secteur des transports dans la wilaya constitue néanmoins un autre problème qui freine l'essor de la wilaya. Outre le téléphérique, le projet de modernisation de la voie ferrée Thenia-Tizi Ouzou sur une longueur de 64 km, entamé depuis six ans, est toujours en cours de réalisation, alors que son délai de réalisation initial était de 40 mois. A l'instar des autres chantiers, celui de cette voie ferrée qui devra rallier Alger à Oued Aïssi a connu de nombreux arrêts en raison notamment des oppositions de certains propriétaires terriens qui refusent de les céder au profit de ce projet d'utilité publique. Les travaux ont été bloqués au niveau de certains points de passage du tracé de la voie ferrée, suite à des oppositions sur des exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC et EAI) situées dans les communes de Tadmaït et de Draâ Ben Khedda et sur le site destiné à recevoir la sous-station de Boukhalfa sur la RN 12. L'autre défi à relever est celui qui concerne le réseau routier. S'il est vrai qu'une amélioration dans ce domaine a été relevée ces dernières années avec la réalisation de centaines de kilomètres d'axes autoroutiers, avec notamment l'axe autoroutier reliant Tizi Ouzou à Azazga, il reste que dans les régions reculées, tel n'est pas le cas. De nombreuses routes menant vers les régions de haute montagne en raison de leur état de dégradation avancée sont impraticables. Le cas de la RN 71, notamment sur son tronçon reliant le lieu dit La Crète sur le territoire de la commune de Makouda jusqu'à Aghribs est un vrai cauchemar. Les affaissements en plusieurs endroits sont si importants que parfois il est difficile de se frayer un chemin. Les chemins communaux ne sont pas en reste. A la Nouvelle ville, la situation est aussi difficile. Dans certains quartiers situés du côté Est, comme à Bastos en l'occurrence, les routes sont défoncées, jonchées de nids-de-poule, ce qui accentue les bouchons et les embouteillages devenus infernaux, plus particulièrement durant les heures de pointe.