La confrontation opposant les forces du gouvernement de concorde nationale libyen et les extrémistes de Daech continuent. Dix soldats des forces loyalistes et onze extrémistes ont été tués hier, dans des combats à Syrte, bastion de Daech, que tente de reprendre depuis cinq mois le gouvernement libyen d'union nationale, d'après la presse libyenne. «Nos forces progressent dans le quartier où se sont retranchés les derniers combattants de Daech, et ont combattu un groupe qui tentait de fuir la ville», ont indiqué les forces progouvernementales, dans un communiqué. Près de trente combattants pro gouvernement de concorde nationale, blessés dans les affrontements dimanche, ont été admis à l'hôpital de Misrata, une ville se trouvant à mi-chemin entre Syrte et Tripoli, où se trouve le commandement de ces forces. Lancée le 12 mai, l'action de reconquête de Syrte progresse par à-coups, l'armée lançant régulièrement de nouvelles offensives, entrecoupées de périodes de calme. Samedi, les avions militaires des forces du GNA ont effectué six sorties, pour préparer le terrain à l'avancée des troupes vers le réduit extrémiste se trouvant dans l'est de la ville. Ces dernières sont également soutenues par des frappes américaines, dont le nombre s'élèvent à 177 depuis le 1er août, selon le centre de commandement pour l'Afrique (Africom). Les forces pro gouvernement de concorde nationale ont reconquis la majeure partie de la ville se trouvant à 450 km à l'est de Tripoli, mais les combats ont fait plus de 450 morts et quelques 2500 blessés au sein de ces forces. On ignore le nombre de morts, coté Daech. Une défaite de Daech à Syrte serait un coup dur, pour lui qui a connu des échecs militaires en Irak et en Syrie, ces derniers mois. D'après les Américains, Daech en Libye compterait des milliers d'éléments. Des extrémistes arrivés de nombre de pays, dont la Tunisie et le Maroc, pays qui comptent des milliers d'extrémistes dans les rangs de Daech en Syrie, en Irak et en Libye. Les autorités tunisiennes avaient annoncé, précédemment, que certains des attentats perpétrés dans ce pays étaient préparés en Libye. Le chaos en Libye instauré en 2011, avec l'ingérence militaire de l'OTAN dans ce pays, a profité à Daech. Des combats ont opposé des milices libyennes, tandis que Daech occupait des superficies. Au plan socio-économique, la Libye est confrontée à une détérioration due au ralentissement de la production de pétrole. L'occupation de champs de pétrole par le général Haftar, promu pendant un laps de temps, a failli déclencher une confrontation avec les forces du gouvernement de concorde nationale. Les champs de pétrole sont, heureusement, revenus au gouvernement de concorde nationale et la Libye prépare la relance de la production de l'or noir. Des pays de la région, dont la Tunisie, craignent que les extrémistes de Daech fuient la Libye, pour accéder dans ce pays.