L'éventualité d'une ingérence militaire en Libye s'éloigne avec le fait que les forces progouvernementales libyennes arrivent à infliger des défaites à Daech. Les forces libyennes progressent rapidement dans leur offensive à Syrte contre Daech en s'emparant du port et de plusieurs quartiers, ces dernières 24 heures, malgré la résistance des extrémistes dans leur fief en Libye. L'option choisie par de nombreux pays, dont l'Algérie, consistant en l'aide au gouvernement libyen à lutter contre Daech, au lieu d'opter pour une nouvelle ingérence militaire, gagne en crédibilité. Le chaos en Libye, enregistré avec l'ingérence militaire de l'Otan et de la France de Sarkozy, est toujours présent dans les esprits. Le chaos n'a profité qu'à Daech qui a instauré des camps dans ce pays. La communauté internationale s'interrogeait s'il fallait une autre ingérence militaire, avec toutes les conséquences pour la région, ou aider le nouveau gouvernement à lutter lui-même contre Daech. Les réussites enregistrées dans l'attaque lancée par les forces gouvernementales contre Daech à Syrte encouragent l'abandon de l'idée de l'ingérence militaire. Les forces loyales au gouvernement libyen ont lancé une offensive sur la région de Syrte occupée par les extrémistes. Un responsable de leur bureau d'informations, Réda Issa, annonçait hier qu'à l'issue de violents combats, elles avaient «pris le contrôle du port de Syrte». Ces forces se sont aussi emparées de plusieurs quartiers résidentiels de l'est de la ville, d'après ce même responsable. Ce dernier a fait état de 11 morts et 45 blessés dans les rangs des pro-gouvernement vendredi, la plupart tués par des francs-tireurs de Daech postés sur les toits des bâtiments. D'après Réda Issa, les forces pro-gouvernementales libyennes encerclent les combattants extrémistes dans un secteur de 5 km2 entre le centre et le nord de la ville. Elles bloquaient déjà depuis jeudi la façade maritime de la ville grâce à des navires de la marine. Les forces loyales au GNA, essentiellement composées de milices de la ville de Misrata, sont entrées mercredi dans Syrte et progressent depuis à l'intérieur de la cité, avec l'appui de bombardements aériens et de tirs d'artillerie lourde, écrit le journal français Le Parisien. Depuis le 12 mai, 137 combattants du GNA ont été tués et 500 blessés, selon une source médicale officielle. La plupart ont été tués par des mines, des engins explosifs improvisés (IED), des snipers et même des bombes cachées dans des cadavres, a précisé Réda Issa. L'émissaire de l'ONU pour la Libye s'est dit «impressionné par les progrès rapides des forces loyales au GNA» à Syrte. Vendredi, un proche conseiller du président américain, Barack Obama, a indiqué que les Etats-Unis jugeaient encourageantes les avancées des forces du GNA même si «la situation reste fluctuante» à Syrte. Se trouvant à 450 km à l'est de Tripoli occupée par Daech depuis un an, Syrte est la principale base de cette organisation en Libye, où il a instauré, fin 2014, des camps à la faveur du chaos politique et sécuritaire qui règne depuis la révolte ayant chassé Mouammar Kadhafi en 2011. D'après Réda Issa, la ville comptait 120 000 habitants et ne resterait dans cette province que quelque 30 000 civils, écrit un journal français. Le Premier ministre libyen, qui a écarté une ingérence militaire, a demandé l'aide de la communauté internationale, par la logistique et du matériel militaire. Des pays ont exprimé leur accord, il y a quelques semaines, pour la levée partiel de l'embargo sur ce pays, pour l'aider à affronter Daech.