Le public du Stade de France avait quitté Paul Pogba le 10 juillet dernier, au soir de la finale de l'Euro perdue contre le Portugal (0-1) après prolongation. Pendant plusieurs minutes, pendant que la plupart de ses coéquipiers se consolaient et se réconfortaient les uns les autres, lui était resté dans une des deux surfaces de réparation à tourner en rond comme un lion en cage, affichant sa colère... La frustration de celui qui était encore un sociétaire de la Juventus Turin était sans doute au moins à la hauteur de celle des supporters des Bleus concernant ses prestations pendant le tournoi. Car depuis plusieurs mois maintenant, l'ancien prodige du Havre ne parvient pas à sortir la tête de l'eau. Il avait malgré tout réussi à boucler une saison très honorable dans le Piémont, sans pouvoir éviter quelques critiques de la presse italienne. Son Euro a été insignifiant ou presque, en tout cas bien en-deça des attentes suscitées par le niveau de jeu qu'il a pu afficher par le passé, et ses performances depuis l'entame de l'exercice en cours sont désespérément lisses avec Manchester United. Néanmoins, le Red Devil reste inamovible dans le onze de départ de Didier Deschamps, là où Blaise Matuidi, N'Golo Kanté, Moussa Sissoko et bien sûr Yohan Cabaye sont passés ou restent sur le banc de touche. Pogba semble, lui, installé comme si le sélectionneur national continuait de le titulariser pour tenter de lui faire retrouver confiance. Mais encore vendredi soir face à la Bulgarie, le Mancunien n'a rien apporté ou presque au collectif, là où sa qualité de passe et sa force de percussion auraient pu être bien plus bénéfiques face à un adversaire très regroupé. A l'issue de la rencontre, Deschamps a concédé, en mesurant ses propos, que son numéro 6 n'avait pas été à la hauteur. Suffisamment pour aller faire un petit tour sur le banc de touche lundi soir au moment de défier les Pays-Bas en éliminatoires de la Coupe du monde 2018.