Presque aussitôt son tout dernier film sorti, voilà que Mokrane Hammar se lance dans une autre entreprise. En effet, le jeune réalisateur, auréolé de l'accueil public réservé à son dernier né, Yir abrid ou Le retour de la peste… mais surtout des deux distinctions (prix du meilleur scénario et celui du meilleur comédien) arrachées à la quatrième édition du Festival Issni n'Ourigh du film amazigh d'Agadir (Maroc), se lance dans une nouvelle aventure. Il s'agit de Aqelwac n at laxart ou le bouc émissaire dont le coup de manivelle a été donné il y a quelques jours seulement dans la localité d'Assi Youssef, par le maire de cette localité du sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Le film d'environ 1h30 sera présenté en avant-première comme le veut la tradition qu'a fait sienne le réalisateur, le 20 avril 2010, coïncidant avec le trentenaire du printemps amazigh. Son tournage prendra près de six mois au vu, dira M.Hammar, de la disponibilité des comédiens, tous des amateurs et intervenant gracieusement mais aussi de certains plans incluant de la neige et du mauvais temps. Ce qui nous oblige à attendre la prochaine saison hivernale, dira notre interlocuteur. Il se déroulera à Aït Bouaddou, Ouadhias et Tizi Ouzou. Le film est quelque peu différent de ceux que ce réalisateur, qui inscrit son action cinématographique dans un moule exclusivement militant, a eu à réaliser jusqu'ici. Sa trame, comme le décline si bien et si clairement son intitulé, entretient une histoire de vengeance qu'un serial killer avance pour justifier ses crimes en série. Le comble est qu'il les fera admettre à sa propre compagne. Comme à son accoutumé, Mokrane Hammar n'a pas attendu que ses diverses sollicitations à l'endroit, entre autres, du Fdatic, de la Direction de la culture et de l'APW de Tizi Ouzou aboutissent. Il s'est mis à l'œuvre en compagnie d'amis avec qui il partage la même conviction d'aller de l'avant, ne s'assujettissant pas leur action à une quelconque assistance, préférant mettre la main à la poche. C'est le prix de la passion, de l'amour et de la conviction, lâche notre interlocuteur qui, néanmoins, affirme ne pas tourner le dos à une quelconque subvention surtout que le montage financier du projet évalue les besoins à 200 millions de centimes.