Cette fiction de une heure et demie, tournée essentiellement dans la région des Ath Ouacifs, a été présentée à la presse locale dimanche dernier. L'histoire du film raconte le destin implacable d'un groupe de 5 jeunes « amis ». le premier décide d'une « harga » à l'étranger, mais il meurt en mer. On l'identifie grâce à sa carte d'identité plastifiée qui ne s'est pas dissoute dans l'eau. Il s'appelait Djamel, mais refusait son prénom. Il voulait que tout le monde l'appelle « James ». Arezki, lui, toujours à l'affût de la bonne affaire, est trafiquant de drogue. Il finira en prison. Ouali, un accroc invétéré de drogue et de joints à satiété ne s'en sort que grâce à l'intervention de Lila, psychologue. Hamid, à force de jouer avec les esprits, perd la raison. Idir est sauvé par « taqvaïlit » dans les deux sens du terme, puisque c'est Kissa, sa bien-aimée, qui l'extirpera du bourbier dans lequel il se débattait, en publiant ses poèmes jalousement transcris dans un cahier jaune. Jigu, (déformation de Jugurtha) intellectuel universitaire mais chômeur, est le témoin gênant, celui qu'il faut « initier » à tout prix aux stupéfiants. Lila sa dulcinée, la pétillante psychologue qu'il avait connue à l'université, le ramènera finalement à la raison lui évitant ainsi de sombrer inexorablement dans la toxicomanie. Un happy-end en somme porteur de messages d'espoir, puisque à la fin, la science et le savoir finissent par vaincre. « Au départ, on voulait adapter la peste d'Albert Camus. Lourde tâche pour très peu de moyens. De cet écrivain, nous avons gardé l'hommage et l'évocation. L'évocation à travers certaines scènes fortes du livre et la construction, car l'auteur de la peste dénonce le refus de la société d'admettre la présence de la peste, le refus des médias d'en parler puis après l'avoir reconnue, celle-ci traite le phénomène sous l'aspect du fait divers, l'Eglise attribue cela à un châtiment de dieu, les autorités étouffent toute information sur la maladie. Dans notre film, la peste est principalement la drogue, mais pas seulement, ce sont aussi l'alcool, la télévision, le banditisme qui gagne nos villages », explique le réalisateur. Il ajoutera : « Pour dire tout cela, nous avons opté pour un genre artistique très difficile, un véritable exercice de style dans le cinéma ‘'le film choral'' qui raconte plusieurs histoires en même temps et à plusieurs niveaux de compréhension ». Plusieurs acteurs amateurs ont participé à ce film, dont le scénario a été écrit par Djamel Laceb. Mokrane Hammar a déjà réalisé Digh d yir rfik (le rebelle) et Une balle dans l'âme, dont la trame traite de l'enfance traumatisée par le terrorisme.