Fructueuse a été la moisson de la participation algérienne à la troisième édition du festival du film amazighe Issni n'Ourgh qui s'est déroulée du 4 au 10 du mois courant dans la ville marocaine d'Agadir. Les deux films participants ont été primés, l'un d'une distinction et l'autre de deux. Le long métrage de Brahim Tsaki, Ayrouen, première production cinématographique dans la variante targuie, a été consacré en se faisant attribuer le grand prix du festival, la plus prestigieuse distinction de la manifestation. L'autre film à avoir été de ce rendez-vous dédié au septième art, Yir abrid, ou Le retour de la peste, de Mokrane Hemmar, dont la participation a été décidée à la dernière minute, pour avoir été présenté en avant-première il y a près de vingt jours seulement, s'est vu attribuer deux prix dans la catégorie vidéo, le prix de la meilleure interprétation masculine revenu au jeune acteur amateur Youcef Hamad et le prix du scénario que s'est adjugé le jeune auteur Djamal Laceb qui vient, de ce fait, de réussir un véritable coup de maître. Amoureux invétéré des planches, cet enseignant des sciences physiques dans un collège des Ouacifs depuis une bonne vingtaine d'années voit consacré son tout premier pas dans le scénario cinématographique. Contacté, le jeune scénariste s'est dit tout simplement réjoui par cette consécration «quoique précoce mais pas de nature à me faire perdre la tête», nous dira-t-il. «C'est le fruit d'un travail collectif laborieux puisé dans notre seule conviction inébranlable en la compatibilité de notre langue millénaire d'avec le monde fabuleux du septième art», affirmera-t-il encore, dissimulant mal une immense joie qu'il se dit à cœur de partager avec toute l'équipe du film. Un réalisateur comblé Pour sa part, le réalisateur du film s'est dit tout simplement comblé d'avoir enfin triomphé, lui qui est à son quatrième film. M.Hemmar reconnaîtra que ce triomphe a une saveur très particulière puisque arraché en dehors des frontières, «chez nos frères marocains», dira-t-il. Il affirmera en outre s'atteler dans les tout prochains jours, en étroite collaboration avec son éditeur, à la promotion du film qui, se fiant aux échos lui parvenant, marche bien. Le réalisateur parlera d'un autre projet de film, sur lequel il ne voudra rien dire. «Le projet, toujours avec mon ami Djamal, n'est qu'à ses premiers balbutiements et il serait vraiment très tôt d'en parler», s'excusera-t-il.