Le chef de l'Etat met fin aux tergiversations. La création de l'autorité de régulation de la presse écrite est plus que nécessaire. Abdelaziz Bouteflika a, dans ce sens, appelé les autorités publiques concernées – s'entend le ministère de la Communication – et la corporation à œuvrer de concert pour accélérer la mise en place de cet important outil juridique. Une orientation qui vient mettre un terme à près de deux années d'hésitations. Alors que lors d'une séance de questions orales, au mois de septembre dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait imputé la responsabilité du retard dans la mise en place de cette instance aux journalistes, le ministre de la Communication, Hamid Grine, à quant à lui, a estimé au début de l'été que cette autorité était «inutile» et que, du coup, il n'était pas pressé de l'installer. Saisissant l'opportunité de la célébration, aujourd'hui, de la Journée nationale de la presse, le Président a émis le vœu que cet organe soit «un espace pour établir davantage de compréhension entre le pouvoir et la presse écrite et aider la presse algérienne à améliorer sa performance, non seulement en termes de liberté d'opinion, de diversité d'idées et de convictions mais également pour la consécration de la certitude que nous sommes, aussi différentes que soient nos obédiences, un peuple uni et unique et que nous n'avons d'autre patrie que l'Algérie». L'installation de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, l'accès aux sources d'information, et bientôt la création de l'autorité de régulation de la presse écrite, sont autant d'étapes pour la matérialisation sur le terrain du code de l'information. Professionnalisme oblige, ladite autorité permettra de baliser le champ médiatique et, surtout, d'éviter la diffamation et l'atteinte à la dignité des personnes. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour parvenir à l'objectif escompté, à savoir la mise sur pied d'une presse professionnelle, à l'abri de toute pression. Non épargnée par l'impact de la crise économique et financière, la presse écrite risque de mourir de sa belle mort. La réduction des recettes publicitaires, générée par la politique d'austérité imposée aux institutions et organismes publiques, a considérablement influé sur la santé financière de l'écrasante majorité des journaux. Concernant l'accès aux sources d'information, et en dépit des assurances des autorités, notamment le Premier ministre, les portes de certaines institutions demeurent closes. Un simple reportage dans un hôpital, une entreprise ou une administration publiques tient de l'impossible. Comment donc demander, d'une part, aux journalistes de faire montre d'objectivité, d'information recoupée, et partant, de professionnalisme, quand l'accès aux sources d'information n'est pas assuré ?